AMNESTY INTERNATIONAL
PRESS RELEASE
RDC. Les autorités doivent libérer immédiatement le journaliste détenu
8 mars 2024
À l’occasion du sixième mois de privation de liberté du journaliste Stanis Bujakera en République démocratique du Congo (RDC), pour des accusations forgées de toutes pièces, Sarah Jackson, directrice régionale adjointe d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe, a déclaré :
« La libération de Stanis Bujakera n’a que trop tardé. La prolongation de sa détention arbitraire s’apparente à un harcèlement judiciaire, destiné à envoyer un signal inquiétant aux autres journalistes et à toutes les voix libres en RDC. Cette parodie doit cesser. Les autorités de la RDC doivent libérer immédiatement Stanis Bujakera.
« Le président Félix Tshisekedi et son gouvernement doivent veiller à la libération de Stanis Bujakera et à la liberté des médias, ainsi que respecter les obligations internationales du pays en matière de droits humains et remédier aux failles du système judiciaire qui conduisent trop souvent à de telles injustices. »
Complément d’information
Le journaliste Stanis Bujakera a été arrêté le 8 septembre 2023.
Éminent journaliste travaillant pour Reuters, Jeune Afrique et le média en ligne congolais Actualité.CD, Stanis Bujakera a été accusé de diffusion de fausses informations après que Jeune Afrique ait publié un article contenant des allégations impliquant les services de renseignement congolais dans le meurtre du politicien d’opposition Chérubin Okende en juillet 2023. La semaine dernière, les autorités ont conclu que Chérubin Okende s’était suicidé et ont menacé de poursuivre toute personne qui remettrait en question cette conclusion.
Le 27 février, un tribunal de Kinshasa a rejeté la demande de libération provisoire de Stanis Bujakera pour la septième fois. Il doit comparaître à nouveau devant le tribunal ce vendredi.
Le 22 février, le président Félix Tshisekedi a déclaré que Stanis Bujakera était peut-être victime « des tergiversations » d’un système judiciaire « malade » et s’est engagé à « de fourrer [s]on nez - au moins pour une fois » dans l’affaire et à décider le cas échéant.
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