Le monde célèbre la journée internationale de la langue maternelle ce mercredi 21 février. Dans un pays tel que la RDC, où la diversité linguistique est ostensible, cette journée fait forcément écho. En effet, avec une estimation variant entre 200 et 400 langues, la RDC est riche en la matière avec une langue en plus, la langue officielle qui est le français.
Cette langue, venue avec la colonisation, est aussi celle de l’enseignement depuis plusieurs années. Elle est au début jusqu’à la fin des études sur l'étendue de la RDC, et cela, en ne tenant pas compte de premières langues de plusieurs enfants qui se retrouvent face à un défi difficilement surmontable parce que n’ayant pas le français comme langue maternelle.
A l’occasion de cette journée de célébration mondiale de la langue maternelle, la délégation générale à la francophonie, à travers son délégué Général en RDC, Mabiala Ma-Umba, a rappelé l’importance de ces langues qui constituent l’identité congolaise. Il stipule, dans un document parvenu à ACTUALITE.CD, que l’une des missions principales de l’Organisation Internationale de la Francophonie est de promouvoir la langue française mais elle prône également la diversité culturelle et linguistique.
“ Il est en effet logique qu’on utilise la langue que les enfants parlent et comprennent quand ils vont à l’école pour la première fois, pendant les premières années de leur scolarité et que le français ne soit qu’une matière d’enseignement jusqu’à ce que, progressivement, petit à petit, ces enfants maîtrisent le français. C’est à ce moment-là que le français peut devenir langue d’enseignement ”, a-t-il écrit.
M. Mabiala Ma-Umba dit oui pour le français mais sans oublier nos langues maternelles. Car, ajoute-t-il, nos langues maternelles ont donc leur place au sein de la francophonie.
La RDC compte 4 langues nationales et environ 200 autres langues à côté, réparties par peuple. Mais la loi cadre de l’enseignement de 1986 reconnaissait la langue française et les langues congolaises comme langues d’enseignement avant que celle de 2014 ne recule en stipulant que la langue française est celle de l’enseignement et que les langues congolaises sont les langues d’appui à l’enseignement.
Toujours dans le document signé par le délégué général à la francophonie, Mabiala Ma-Umba cite le programme École et Langues Nationales (ELAN) qui a été mis en place par l’OIF en vue d’encourager les Etats et gouvernements membres de la Francophonie, en particulier ceux d’Afrique, à instituer un enseignement bi et plurilingue afin d’améliorer la qualité des apprentissages chez les enfants dont le français n’est pas la langue maternelle.
Des recherches menées dans le cadre du programme ÉLAN ont montré que les enfants apprennent mieux le français s’ils commencent les apprentissages de base dans leurs propres langues.
Kuzamba Mbuangu