La guerre fait rage ces derniers jours près de la cité de Sake (territoire de Masisi) où les combats se sont intensifiés entre les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, d’après plusieurs rapports, et Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) appuyées par les milices d’autodéfense. Ces combats ont des conséquences néfastes et directes sur les populations civiles. Dans un communiqué ce mardi, l’UNICEF « déplore que des civils, dont des enfants, aient été tués par une bombe tombée sur un camp de déplacés ».
En effet, plusieurs bombes lancées depuis les fronts ont éclaté depuis la semaine dernière à Sake, à 27 kilomètres de Goma, faisant plusieurs victimes parmi les civils, dont des enfants. Lundi, une bombe a explosé sur le site de déplacés de Zaina, près de Sake.
« Il est impensable que des familles qui ont fui la violence aient été tuées et blessées dans un endroit qui était censé offrir la sécurité. Nous appelons toutes les parties au conflit à protéger la vie des civils innocents, en particulier des enfants », a déclaré ce mardi, Grant Leaity, représentant de l'UNICEF en RDC alors que les affrontements se poursuivent jusqu’à cet après-midi autour de Sake.
L’explosion de lundi après-midi a contraint les déplacés du site de Zaina à se déplacer à nouveau. « Les rebelles larguent des bombes, partout où ils veulent. Toute la cité se vide. Les déplacés qui étaient à Zaïna fuient de nouveau. Ils prennent la direction de Goma », a indiqué dans la matinée à ACTUALITE.CD, Olivier Mungwiko, acteur de la société civile de Sake qui s’apprêtait également à quitter la zone.
Jusqu’à lundi avant-midi, l’on comptait au moins 12 personnes tuées et une plus d’une dizaine de blessés dans les différentes explosions à Sake et à Mugunga, un des quartiers de la ville de Goma.
« On a compté 12 morts et plus de 30 blessés », avait dit à ACTUALITE.CD le chef du groupement Kamuronza, le Mwami Bauma Primo, précisant que les bombes provenaient des collines surplombant Sake notamment Kihuli, Malehe, Nenero, Karuba, Kirotshe.
Les combats se sont intensifiés ces derniers mois dans l'est de la RDC, provoquant des mouvements massifs de population et une augmentation des besoins humanitaires. Il y a eu récemment un afflux de personnes à Sake en raison des violences à Masisi.
L’UNICEF se montre préoccupée davantage au regard du nombre de nouvelles personnes déplacées dans le Nord-Kivu en janvier 2024 qui était plus élevé qu'en janvier 2023, qui était le pic précédent. « Il y a maintenant 1,1 million de personnes déplacées dans le Nord-Kivu, contre 591 000 en août 2023 », d’après cette agence de l’ONU.
Patrick Maki