À l'issue de sa visite de près de 7 jours en République démocratique du Congo en vue du désengagement progressif de la Monusco, Jean-Pierre Lacroix a souligné l’importance d’assurer que le transfert des responsabilités aux autorités de la RDC se fasse de façon fluide et collaborative, en parallèle à la montée en puissance de leurs forces de sécurité. Devant la presse mercredi 7 février, le numéro 2 de l'ONU a révélé que dans le cadre de ce plan de désenclavement et pour sa matérialisation de manière efficace des évaluations régulières vont commencer à se faire autour de deux parties à savoir la Monusco et le gouvernement de la RDC.
" Le désengagement commence à s'opérer dans la province du Sud-Kivu, le plan de désengagement négocié avec les autorités congolaises prévoit une évaluation conjointe avec les autorités donc les évaluations de la part de la Monusco avec les autorités congolaises tous les trois mois. La première et la prochaine évaluation devra être conclue en mars et à partir des constats et des conclusions de ces évaluations des prochaines étapes des engagements seront déterminées ", a-t-il fait savoir dans sa communication.
Jean-Pierre Lacroix a affirmé que son institution mettra tout en œuvre pour faire respecter ce plan de désengagement mais aussi pour que ce désengagement n'ait pas de conséquences dans la protection des populations civiles.
" Nous sommes déterminés à respecter ce plan de désengagement et à aller de l'avant en ce sens mais sachant également que tout cela doit être fait encore une fois comme souhaitent d'une manière appuyée les plus hautes autorités de l'État congolais mais également nous-mêmes que ça se fasse de manière raisonnable, ordonnée, digne et de manière à faire en sorte qu'il n'y ait pas de conséquences sur la situation générale bien sûr en particulier dans la protection des civils de manière à ce que les conséquences soient minimisées ", a indiqué le numéro 2 de l'ONU.
Au mois de décembre de l'année dernière, le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé de proroger, pour un an, jusqu’au 20 décembre 2024, le mandat de la MONUSCO, tout en décidant d’initier son « retrait progressif, responsable et durable » du pays. Le Conseil a décidé notamment que la MONUSCO retirera sa force de la province du Sud-Kivu d’ici à la fin avril 2024 et limitera son mandat aux provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri de mai 2024 jusqu’à la fin de la période couverte par le mandat actuel.
De son côté, la RDC se prépare également au désengagement progressif de la mission onusienne sur son territoire. Pour ce faire, les autorités congolaises s'activent déjà sur les dispositions nécessaires à prendre pour assurer la relève de l'après-ONU en RDC. Dans une note d'information présentée à la 123e réunion du conseil des ministres tenue vendredi 2 février 2024, le VPM, ministre de l'intérieur, sécurité et Affaires Coutumières, Peter Kazadi, a révélé qu'une commission interministérielle a déjà été mise en place en vue d'élaborer le budget lié au plan de désengagement de la mission onusienne dans son aspect sécuritaire.
Clément Muamba