Fred Bauma, directeur exécutif de l'institut congolais de recherche Ebuteli, a dénoncé aujourd'hui des violences physiques et des traitements dégradants subis lors de sa détention par l'Agence nationale de renseignement (ANR) de la République démocratique du Congo (RDC).
Bauma, accompagné de Bienvenu Matumo, a été libéré des geôles de l'ANR le lundi 5 février après trois jours de détention au secret. Ils ont été arrêtés le samedi 3 février lors d'un rassemblement pacifique pour marquer la solidarité avec les habitants du Nord-Kivu, touchés par l'occupation prolongée de la cité de Bunagana par le M23, avec le soutien présumé du Rwanda.
Dans un témoignage, Bauma a déclaré avoir été contraint de se déshabiller dans le bureau d'un directeur de l'ANR avant d'être menotté et soumis à des violences physiques. Il a également signalé avoir reçu des menaces de mort explicites et avoir été emmené nu vers un autre lieu de détention.
L'institut Ebuteli a également condamné le traitement infligé à Bauma, soulignant que tout accès à son avocat et à sa famille lui a été interdit. L'organisation a regretté que Bauma ait été brutalisé et soumis à un traitement inhumain et dégradant, en violation des droits fondamentaux garantis par la Constitution congolaise et les conventions internationales.
L'arrestation de Bauma et d'autres militants pro-démocratie, dont des membres du mouvement citoyen Lutte pour le Changement (LUCHA), fait suite à une manifestation devant le palais du peuple contre les 600 jours d'occupation de Bunagana par le M23. Ils ont tous été relâchés après deux nuits de détention, mais cinq de leurs camarades avaient déjà été libérés auparavant.
Les accusations selon lesquelles Bauma aurait participé à une réunion politique de l'opposition pour déstabiliser le pays ont été jugées diffamatoires par l'institut Ebuteli.