Insécurité dans l'Est: les kinoises s'opposent au dialogue avec le M23

Photo/ Droits tiers
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La situation sécuritaire dans l'Est de la RDC reste préoccupante. Les dernières informations révèlent un déplacement massif des populations et des lancements de bombes sur des espaces occupés par les civils causant des morts et des blessés. 

Face à cette situation, les évêques catholiques d'Afrique avaient la semaine dernière appelé à un dialogue entre le gouvernement congolais et les mouvements rebelles qui occupent l'Est pour le retour de la paix. Un appel que rejettent les Kinois qui préconisent une déclaration de guerre contre les agresseurs et toutes les nations impliquées dans ces conflits.

"Le temps du dialogue est révolu. Au nom de tout le sang congolais qui ne cesse de couler, on doit maintenant répondre par les armes," fulmine Munoni Émerance, licenciée en droits.

Judith Mbuyu, étudiante à l'Unikin, invite, elle, Félix Tshisekedi à respecter les promesses tenues lors de sa campagne électorale à propos de l'insécurité dans l'Est.

"Le président avait déclaré qu'il allait réunir les deux chambres au Congrès pour demander l'autorisation de déclarer la guerre au Rwanda à la moindre escarmouche. Il est temps pour lui de respecter cette promesse faite aux Congolais pour enfin stopper ce génocide."

Dans la capitale RD Congolaise, une dizaine de militants des mouvements citoyens ont été arrêtés samedi soir devant le Palais du peuple pendant qu'ils rappelaient et dénonçaient les 600 jours d'occupation de la ville de Bunagana, dans l'est de la RDC, par les rebelles du M23.

Une arrestation que fustige Julie Ndjowa, assistante à l'UNIKIN.

"La situation est inquiétante, on ne peut pas se voiler la face. » Cette manifestation initiée par les mouvements de la société civile devrait être accompagnée et applaudie en lieu et place de cette arrestation qui n'a pas sa raison d'être."

Pour elle, ce genre d'activités devraient être multipliées pour contraindre toutes les autorités impliquées à arrêter de soutenir les groupes rebelles.

Quant à la résurgence de ces conflits, Miriam Mondende, étudiante à l'Ifasic, invite tous les Congolais à s'unir et à militer pour la sauvegarde de l'intégrité territoriale.

"Opposition, majorité, société civile, l'heure n'est pas à la division. » On peut garder nos divergences politiques, mais pour la guerre dans l'Est, on doit transcender tous nos conflits pour sauver notre pays et l'arracher des mains des agresseurs, sinon on deviendra tous esclaves et satisfaire des intérêts personnels."

Nancy Clémence Tshimueneka