Kinshasa : au cœur du quotidien des victimes des inondations

Photo/ Actualité.cd
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Quatre cents ménages (2500 personnes) ont été identifiés et logés dans une concession des pères capucins à Kingabwa, dans la commune de Limete.

Ces ménages sont composés à 40 % d'enfants, 40 % de femmes et 20 % d'hommes. Pour subvenir à leurs besoins, ces sinistrés bénéficient de l'appui et du soutien de MSF et du Gouvernement national. Un appui qui répond à 70 % à leurs soucis, selon Anastasie Lusamba, l'une des victimes.

Il y a presque deux mois que nous sommes arrivés sur ce site. Avant, on dormait à la belle étoile, mais aujourd'hui, on a des tentes, de quoi se nourrir et se vêtir, et une prise en charge médicale grâce aux services que nous offre MSF en collaboration avec les autorités du pays depuis le mois de janvier.

Elle n'envisage cependant pas de retourner vivre dans son quartier.

"J'habitais Kingabwa à Nkwele près des champs de riz. » La catastrophe qui est arrivée est inhabituelle et je ne pense pas rentrer vivre là-bas. Je sollicite néanmoins l'implication du président de la République pour nous trouver des nouveaux logements où on peut aller vivre et reprendre une vie normale."

Pour refaire leur vie, Clémence Kiyeko appelle elle, les bienfaiteurs, à leur venir en aide. 

"Je suis ici avec toute ma famille : mes enfants, mes parents et mes petits-enfants. Notre maison a été inondée par les eaux du fleuve. On n'a pas réussi à récupérer grand-chose. On a perdu les objets scolaires des enfants, nos champs, nos vêtements, tout ce qu'il y avait dans la maison. On se voit obligé de tout reprendre à zéro. Nous demandons le soutien des personnes de bonne volonté pour nous aider à sortir de cette situation."

Hormis les besoins primaires qui semblent avoir trouvé réponses et satisfaction sur ce site, l'éducation de base des enfants ainsi que leur scolarité sont, elles, sacrifiées.

"Parmi les enfants qui sont ici, il y en a qui étaient scolarisés. Depuis l'avènement de cette situation, ils ont tout arrêté. Et si on n'arrive pas à les occuper autrement, plusieurs conséquences pourront en découler : ils pourront soit faire des crises d'angoisse, soit ne pas développer une bonne éducation basée sur la morale et le respect des valeurs. C'est pourquoi nous ambitionnons, si l'espace le permet, d'installer pour eux des aires de jeux, qui pourront servir à les occuper et à les instruire en même temps," souligne Dago Inagbe, chef de mission MSF.

À en croire certaines victimes, quelques sinistrés continuent à passer la nuit dans la rue par manque d'espace où s'abriter, d'autres en revanche continuent à demeurer dans leurs domiciles inondés et ne veulent pas les quitter. Selon eux, ces endroits renferment toute leur vie.

Nancy Clémence Tshimueneka