Jules Alingete exhorte les Congolais au changement de comportement, " les cas de surfacturation des travaux ne peuvent pas être imputés à la Sicomines "

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Jules Alingete Key

Signé le 19 janvier 2024, le mémorandum d’entente entre Kinshasa et le Groupement d’entreprises chinoises (GEC) ajouté comme avenant à l’accord du 22 avril 2008 a été présenté vendredi 26 janvier 2024 aux organisations de la société civile dans l'amphithéâtre Félix-Antoine Tshisekedi de l'inspection générale des finances ( IGF). 

À cette occasion, Jules  Alingete, inspecteur général de l’IGF, a donné les grandes lignes du nouvel accord qu’il juge « bon, inimaginable et extraordinaire » au regard des dividendes obtenues par la RDC à l'issue des négociations.

À la question de savoir, qu'est-ce que le nouvel accord prévoit pour mettre fin au phénomène des surfacturations des projets tels que dénoncé dans le rapport de l'IGF, Jules Alingete Key estime que les différents cas de surfacturation ne viennent pas de la partie chinoise mais plutôt du côté des Congolais.

" Les cas de surfacturation des travaux ne peuvent pas être imputés à la Sicomines si on comprend le processus de réalisation des infrastructures. Sicomines dit il y a votre argent 324 millions USD, le ministère des ITPR sélectionne les projets et les entreprises de concert avec une structure chinoise qui doivent faire les travaux (...). La surfacturation, ce sont les entreprises qui ont fait les travaux avec la partie congolaise voilà pourquoi nous, au départ, on vous disait toujours que les fils égarés ont entraîné le pays dans le fond ", a expliqué Jules Alingete Key dans son intervention devant les organisations de la société civile.

Par la même occasion, il a invité les Congolais qui sont dans les structures de contrôle ou impliqués dans la matérialisation des différents projets de changer leur comportement pour ne pas faire perdre à la République comme ça été le cas dans le précédent accord.

" Nous avons le ministère des ITPR, nous avons l'agence de suivi des projets, ce sont des structures congolaises impliquées dans l'exécution des travaux, tous ces cas de surfacturation de personnes qu'on devait arrêter ce sont des Congolais qui ont fait ça (...). Voilà pourquoi nous devons être sérieux, nous les Congolais, c'est nous qui sommes responsables de cette situation " a-t-il fait remarquer.

Jules Alingete Key a révélé que son institution a déjà transmis à la justice les différents dossiers en rapport avec les surfacturations dans le cadre du contrat chinois. Il a émis le vœu de voir la justice jouer sa partition pour faire avancer la lutte contre la corruption, détournements et antivaleurs.

" Le volet de surfacturation, nous l'avons transféré aux Cours et Tribunaux. Il faudra que les gens comprennent, vous savez quand on veut lutter contre la corruption et les antivaleurs dans un pays, il y a des structures qui doivent s'impliquer dans ce travail, il y a des organes de contrôle qui ont tout simplement la mission de constater les faits, d'amener les auteurs de la prédation devant la justice par la suite la justice doit faire son travail. Je vois souvent la confusion dans beaucoup de gens, si vous voulez que nous ayons un système efficace de lutte contre la corruption, nous devons avoir des structures de contrôle à la hauteur et la justice doit également faire sa part, c'est ça la réalité, nous nous avions transmis déjà à la justice le volet sur la surfacturation, nous avons fait notre travail ", a indiqué Jules Alingete Key.

Parmi les nouveautés contenus dans le nouveau mémorandum d'entente il y a notamment : 7 milliards USD pour la construction des routes nationales en raison de 324 millions de dollars par an et 624 millions pour l’année 2024; 1,2% de royalties sur le chiffre annuel de Sicomines pour la partie congolaise, Co-gestion de la centrale de Busanga avec 40% des parts pour la République Démocratique du Congo, la commercialisation par la Gecamines (société nationale) de 32% de la production contre 68% pour la Sicomines.

Clément MUAMBA