Le Premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge est revenu sur la situation socioéconomique où les perspectives économiques en Afrique sont peu reluisantes. Selon Sama Lukonde, cela présage une baisse du taux de croissance en raison des contraintes budgétaires et de l’inflation. Dans son intervention lors de la 121e réunion du conseil des ministres, il a rappelé que de nombreux pays africains ont été confrontés à d’importantes pressions inflationnistes en 2023, en grande partie à cause des prix élevés des carburants et des denrées alimentaires.
"Au plan interne et en ce début d’année marquée par l’ambiance électorale, le gouvernement demeure vigilant face à tous ces phénomènes. C’est dans cet ordre qu’il a présidé, le 10 janvier 2024, la réunion hebdomadaire de la conjoncture économique qui a notamment évalué et pris des mesures par rapport à l’évolution du taux de change, la situation du stock des produits pétroliers ainsi que celles des prix des produits de première nécessité sur le marché », rapporte le compte rendu de la réunion lu vendredi 13 janvier 2024 par le porte-parole du gouvernement.
Dans son communiqué sur l'approbation de la 5e revue publié le 14 décembre dernier, le FMI avait révélé que la situation socio-politique et sécuritaire est de plus en plus complexe, reflétant les prochaines élections générales du 20 décembre 2023 et le conflit en cours dans l'est de la RDC. Malgré ce contexte, l'économie demeure résiliente, avec une croissance du PIB réel projetée à 6,2 % en 2023, soutenue par un secteur extractif toujours dynamique malgré les chocs négatifs des termes de l'échange. La forte dépréciation du franc congolais a eu un impact sur l'inflation, qui a atteint 23,3 % en glissement annuel en juillet 2023, avant de diminuer modérément à la suite des mesures prises par la Banque centrale du Congo (BCC).
Selon le FMI toujours, le déficit du compte courant reste élevé, en raison de la détérioration des termes de l'échange et de l'augmentation plus importante que prévue des importations. L'accumulation de réserves internationales a ralenti en raison d'un manque à gagner de recettes minières libellées en dollars et des interventions effectuées par la BCC pour parer les pressions à la dépréciation du taux de change. Étant donné un espace budgétaire limité en raison de la sous-performance des recettes, les dépenses ont été réorientées vers la sécurité et les élections au détriment du règlement des arriérés, et le déficit fiscal intérieur de 2023 est projeté à 0,8 % du PIB. La politique budgétaire se concentrera sur la mobilisation des recettes et sera soutenue par des progrès dans les réformes de la gestion des finances publiques et des investissements.
Clément MUAMBA