RDC : les discours contre les personnes vivant avec handicap qui menacent la cohésion sociale

Promouvoir la cohésion sociale en RDC revient aussi à dénoncer et combattre les discours séparatistes du genre « Handicapé aza mutu te » ou encore « Les personnes vivant avec handicap constituent un danger pour la ville de Kinshasa ». Ces discours, collectés par nos équipes de Sango ya bomoko, sont susceptibles de briser cette cohésion tant voulue et souhaitée. 

Soulignons d’emblée que la Constitution, en son article 49, reconnait à la personne vivant avec handicap (PVH) sa place au sein des instances de prise de décision du pays. « La personne du troisième âge et la personne avec handicap ont droit à des mesures spécifiques de protection en rapport avec leurs besoins physiques, intellectuels et moraux. L’Etat a le devoir de promouvoir la présence de la personne avec handicap au sein des institutions nationales, provinciales et locales. Une loi organique fixe les modalités d’application de ce droit ».   

S’agissant de cette loi organique, qui fixe les modalités d’application de ce droit, les PVH sont protégées et prises en charge par la loi organique n°22/003 du 3 mai 2022 portant protection et promotion des droits des personnes vivant avec handicap

Et pour concrétiser l’article 49 de la Loi fondamentale évoqué ci-haut, la loi organique, en son article 43, appelle à « la signature du décret par le Premier ministre pour définir les modalités pratiques de la représentation des personnes avec handicap dans les institutions du pays ».

Fin septembre 2023, ce projet de décret, soumis au gouvernement par la ministre chargée des PVH, Irène Esambo, a été adopté. Ce ministère en charge des PVH existe en RDC depuis 2019.

Ces quelques éléments attestent la considération vis-à-vis des PVH, au même titre que toutes les autres catégories de personnes et prouvent que les PVH ne constituent nullement un danger ni pour la capitale, ni pour le pays dans son ensemble. D’ailleurs, mi-octobre 2023, le gouvernement a adopté un dossier relatif à la stratégie nationale de vulgarisation de cette loi organique du 3 mai.

D’après le média en ligne actualité.cd, « cette loi considère comme personne avec handicap, tout celui qui présente des incapacités physiques, mentales, intellectuelles ou sensorielles durables ainsi que la personne, atteinte d’albinisme et du nanisme dont l’interaction avec diverses barrières peut faire obstacle à sa pleine et effective participation à la société sur la base de l’égalité avec les autres personnes ». 

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Cet article est réalisé dans le cadre de la vulgarisation du bulletin Sango ya bomoko, qui collecte et répond aux rumeurs qui circulent dans la communauté pour prévenir le développement de discours de haine, tribalistes et la désinformation capables de briser la cohésion sociale.