Le candidat à la présidentielle de 2023 et lauréat du Prix Nobel de la paix 2018, Denis Mukwege, a réitéré ses critiques à l'égard des forces de l'Est-africaine (EAC), qu'il estime n'avoir apporté aucun bénéfice au pays. Lors d'un rassemblement populaire sur la place de l'indépendance de Bukavu, samedi, il a plaidé pour le départ de cette force régionale et a découragé l'appel à l'intervention de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC).
"À l'échelle internationale, nous avons aujourd'hui plus de 120 groupes armés dans notre pays. Nous avons des forces en provenance du Rwanda, du Burundi, de l'Ouganda, du Kenya, de l'EAC. Nous avons demandé l'intervention de la SADC, et quand nous leur avons demandé pourquoi ils sont venus, ils répondent qu'ils ne sont pas là pour combattre. Alors, pourquoi sont-ils ici ? Que tous rentrent chez eux", a déclaré Denis Mukwege.
Insistant sur le fait que l'armée congolaise, une fois réformée, pourrait mieux remplir ces fonctions, il a déclaré : "Nous ne voulons pas d'une armée tribale, mais d'une armée unie, composée de personnes venant des 145 territoires. Avant leur intégration, nous devons savoir s'ils aiment la nation, s'ils sont patriotes. Ceux qui ont cet amour pour la nation, ceux qui sont capables de dire que leur sang est pour la patrie, c'est ce que nous voulons pour notre armée."
Il a également appelé à la bonne gouvernance et à la transparence dans les affaires militaires, soulignant la nécessité d'une réforme complète du secteur de la sécurité.
"Nous devons avoir une idée claire de notre armée : combien de militaires avons-nous, quel type d'armement ? Nous avons appris que nous avons déjà dépensé 1 milliard de dollars. Est-ce que cette somme parvient au simple policier ?", a-t-il interrogé.
Depuis l'arrivée des forces de l'EAC, Denis Mukwege s'oppose fermement à leur présence en République démocratique du Congo, assurant que l'armée congolaise, une fois réorganisée, serait plus à même d'assumer ces responsabilités.
Justin Mwamba, depuis Bukavu