Lors du sommet de l’EAC tenu à Arusha vendredi dernier, la République démocratique du Congo a une fois de plus affirmé qu'elle ne prolongerait pas le mandat de la Force Régionale de la Communauté d'Afrique de l'Est (EACRF) au-delà du 8 décembre 2023. Cette décision a été notée et le sommet a ordonné aux Chefs d'État-major de l'EAC et de la SADC de se réunir avant cette date pour soumettre des recommandations aux ministres de la Défense, à des fins d'examen ultérieur par le sommet.
Pendant ce temps, malgré la présence de la force régionale de l'EAC, les affrontements se sont intensifiés dans la région, mettant aux prises le M23 et les Wazalendo. Des violences intenses ont été signalées sur les principales routes telles que Burungu-Kilorirwe et Kitshanga-Mweso dans Masisi, ainsi que Mabenga-Kiwanja, Ishasha-Kiwanja et Rugarama-Kiwanja dans Rutshuru.
"Pour nous, c'est terminé ! Lors de la prochaine réunion des Chefs d'État, cette question sera discutée. Nous, la RDC, avons réussi à faire modifier l'article 26.B du statut du SOFA en introduisant la possibilité, à la demande de la RDC, de modifier, de proroger ou de mettre fin au mandat. Lorsque nous mettrons fin au mandat, nous devrons déterminer les modalités de retrait. Croyez-moi, car nous avons laissé à l'EAC le temps de prouver que sa force était venue soutenir les efforts internes. Nous n'avons jamais dit que la force régionale accomplirait seule le travail, en laissant nos Forces Armées en retrait. Elle devait apporter un appui, mais je pense que concernant cette question, il n'y a pas d'ambiguïté", expliquait en octobre Christophe Lutundula, vice-premier ministre chargé des affaires étrangères.
Pour sa part, Félix Tshisekedi a supervisé, le 17 novembre dernier, la signature officielle de l’Accord portant statut de la Force de la Communauté de Développement de l'Afrique australe (SADC), qui sera bientôt déployée dans l'Est de la RDC. Cet accord définit clairement la mission de cette force régionale, axée principalement sur le soutien à l'armée congolaise dans la lutte contre le M23 et d'autres groupes armés qui perturbent continuellement la paix et la stabilité dans la région, a ajouté le ministre Lutundula.
Le gouvernement a justifié cette décision dans le cadre du principe de sécurité collective, conformément au pacte de défense mutuelle de la SADC. Ces discussions, dans leur phase finale, ont abouti à cette démarche visant à endiguer les défis sécuritaires persistants dans l'Est de la RDC.