Octobre rose: comment prévenir et soigner le cancer du sein?

Photo/ Droits tiers
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Le mois d'octobre est consacré à la récolte de fonds pour la recherche contre les cancers et la sensibilisation au dépistage du cancer du sein. À cette occasion, le Desk femme d'Actualité.cd s'est entretenu avec le Dr Thésée Kogomba Kebela, assistant senior au département de gynécologie obstétrique des cliniques universitaires de Kinshasa. Il revient sur les facteurs de risque et les moyens de prévention du cancer du sein.

Docteur, comment définiriez-vous le cancer du sein ?

Dr Thésée : C'est une maladie chronique non transmissible dont le taux de mortalité est très élevé en RDC. Il se manifeste par une tumeur maligne des tissus mammaires.

Quels sont les facteurs de risque de cette maladie ?

Dr Thésée Le cancer du sein est une maladie multifactorielle. Il peut être dû à la consommation d'alcool et de tabac, au surpoids ou encore au pas ou peu d'activité physique. Certains facteurs de risque sont liés à certains antécédents médicaux personnels et familiaux.

Comment prévenir ce cancer ?

Dr Thésée La prévention du cancer du sein commence par des habitudes saines, comme limiter l'alcool et demeurer physiquement actif. L'autopalpation permet un diagnostic rapide et donc un bon pronostic pour la suite. Cependant, certains facteurs de risque, comme les antécédents familiaux, ne peuvent pas être modifiés.

Quelle tranche d'âge est la plus exposée à ce cancer ?

Dr Thésée Le risque d'avoir un cancer du sein augmente avec l'âge, même s'il peut atteindre les femmes à des âges très différents. Chez les jeunes, le risque est peu élevé. Environ 10 % des cas de cancer du sein se manifestent chez les femmes de moins de 35 ans et près de 20 % avant 50 ans.

Le cancer du sein se développe le plus souvent autour de 60 ans. Près de 50 % des cancers du sein sont diagnostiqués entre 50 et 69 ans et environ 28 % sont diagnostiqués après 69 ans. C'est la raison pour laquelle toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans sont invitées, dans le cadre du dépistage du cancer du sein, à réaliser, tous les deux ans, une mammographie dans une structure sanitaire.

Par quels symptômes peut-on reconnaître qu'on est atteint du cancer du sein ?

Dr Thésée : on reconnaît le cancer du sein par le changement de l'aspect du sein appelé peau d'orange, une masse dure dans un sein, fixe ou mobile, aux contours souvent irréguliers, la présence d'une plaie d'origine inexpliquée et le tout avec présence des ganglions gonflés et durs, non douloureux, au niveau de l'aisselle, des écoulements spontanés au niveau d'un des deux mamelons, une modification d'un mamelon ou de l'aspect de la peau du Lorsque le cancer du sein s'est propagé au reste du corps, d'autres symptômes comme la fatigue, la nausée, perte de poids, douleurs des os ou troubles de la vision peuvent apparaître.

Comment se fait la prise en charge médicale

Dr Thésée : une fois le diagnostic posé, la prise en charge commence par une psychothérapie puis on peut procéder soit à une chirurgie, une radiothérapie, une chimiothérapie, une immunothérapie, une thérapie ciblée ou dans les pires des cas aux soins palliatifs. Et cette prise en charge se fait dans un centre spécialisé.

Quel est votre avis par rapport à celles qui recourent à la médecine traditionnelle pour se faire soigner une fois atteintes ?

Dr Thésée : en essayant de reconstituer le parcours des femmes avec cancers qui nous arrivent au service, la plupart est passée par les traditionnels praticiens et les maisons de prière et elles nous arrivent à un stade avancé. Je conseille donc à toute femme qui aura remarqué un des signes décrits ci-dessus de voir directement un gynécologue, car au plus tôt est le diagnostic posé, au mieux est le pronostic.

Octobre Rose est un mois de campagne de prévention mettant en avant les risques du cancer du sein et favorisant la recherche scientifique ainsi que l'accompagnement des femmes qui en sont atteintes. L'objectif est de sensibiliser les femmes et les inviter à se faire dépister pour diminuer le nombre de décès causés par le cancer du sein. 

Propos recueillis par Nancy Clémence Tshimueneka