L’ONG Reporters sans frontières a saisi le groupe de travail de l’ONU sur la détention arbitraire et lui demande de reconnaître le caractère arbitraire de la détention de notre confrère Stanis Bujakera et d’appeler les autorités de République démocratique du Congo (RDC) à le libérer immédiatement.
Dans un communiqué publié par l’ONG de défense de la presse ce matin, Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF, dit espérer son intervention pour obtenir la libération de notre confrère.
« Cela fait plus de dix jours que Stanis Bujakera Tshiamala est détenu à cause d’un article qui ne porte même pas son nom. À trois mois de l’élection présidentielle, ce journaliste de renom fait l’objet d’une détention arbitraire mettant en péril la liberté de la presse. La saisine des Nations unies par RSF doit être l’occasion pour les autorités de RDC d’entendre raison : dans un pays démocratique, un journaliste ne doit jamais être placé en détention pour son activité journalistique. Stanis Bujakera Tshiamala doit être libéré immédiatement et les charges doivent être abandonnées »
Cette saisine intervient alors que le président Felix Tshisekedi doit s’exprimer à la tribune de l’ONU ce mercredi.
RSF estime que « la non-conformité de cette détention à la loi congolaise et aux obligations internationales souscrites par la RDC, et le fait que cette détention est manifestement imposée en représailles de l’exercice légitime du journalisme par Stanis Bujakera » sont les deux motifs rendant cette détention arbitraire en droit international.
Hier, au cours d’une conférence de presse à New York, le président Tshisekedi a assuré ne pas vouloir se mêler des affaires de la justice, il a toutefois expliqué que « le même principe » se faisait ailleurs en citant indirectement le cas d’une journaliste française mise en garde à vue hier en France suite à la révélation d’informations confidentielles en 2021 ou encore le cas de Julian Assange à l’origine de divulgation des Wikileaks, des millions de cas de télégrammes diplomatiques américains.
Entre-temps, la mobilisation reste forte. Journalistes, universitaires, activistes, personnalités politiques et organisations exigent la libération du journaliste. Ce dernier attend la décision concernant l'appel interjeté par sa défense sur son maintien en détention.