La République Démocratique du Congo a saisi le Conseil de sécurité des Nations-Unies pour solliciter un retrait anticipé de la Mission de l'organisation des Nations-Unies pour la Stabilisation au Congo (MONUSCO). Cette demande ne surprend pas la mission. François Grignon, directeur de la division politique de la MONUSCO, la demande de Kinshasa est une suite d’une série des communications du gouvernement sur le processus du retrait de la MONUSCO présente au pays depuis une vingtaine d’années.
"Je ne vois pas que nous puissions vous dire que c'est une surprise, elle est dans la droite ligne de la continuité des communications du gouvernement depuis plusieurs mois, communication qui avait été faite notamment pendant la visite du Conseil de sécurité cette année. Nous avons effectivement des engagements avec le gouvernement et suite à la publication du rapport demandé par le Conseil de sécurité sur la reconfiguration de la mission dans le cadre de la transition et la fin de ses activités en République Démocratique du Congo. Le gouvernement devait s'exprimer et communiquer avec le Conseil de sécurité, c'est une lettre adressée au Conseil de sécurité", a indiqué François Grignon, directeur de la division politique de la MONUSCO au cours de la conférence de presse hebdomadaire ce mercredi 6 septembre.
Le retrait de la mission Onusienne est fixé à l’horizon 2024 mais le gouvernement demande que le départ soit amorcé à la fin de cette année. Les deux parties vont discuter sur cette question en marge de l’Assemblée générale de l’ONU prévue fin septembre.
"C'est une communication tout à fait bienvenue qui va permettre aux discussions nécessaires pour la préparation et la planification de la mise en œuvre du plan conjoint révisé de transition d'être acté", a-t-il ajouté.
L'insistance de la RDC au sujet du départ anticipé intervient dans un contexte tendu, marqué par des manifestations massives à Goma réclamant le départ de la MONUSCO, des manifestations ayant tragiquement causé la mort de plus de 40 personnes. Face à cette crise, des mesures disciplinaires ont été adoptées, dont la suspension de deux officiers de l’armée.
Le Président congolais, Félix Tshisekedi, ayant pris la mesure de la gravité de la situation, avait déjà donné des directives plus tôt cette année pour réévaluer le plan de retrait de la MONUSCO, suite aux évènements tragiques du Nord-Kivu et de la fusillade à Kasindi.
Le sort de la MONUSCO semble donc pendre à un fil. La décision finale appartient désormais au Conseil de sécurité des Nations-Unies, qui devra prendre en compte cette demande pressante tout en mesurant les implications sécuritaires et humanitaires pour la RDC.
Clément MUAMBA