Tueries de Goma : le député Juvénal Munubo salue les premières mesures prises par le gouvernement et la tenue du procès des présumés meurtriers pour lutter contre l'impunité 

Les militaires de la Garde Républicaine poursuivis dans l'affaire de tuerie des civils à Goma
Les militaires de la Garde Républicaine poursuivis dans l'affaire de tuerie des civils à Goma

La Commission Interministérielle dépêchée à Goma a annoncé l’arrestation du colonel Mike Mikombe commandant de la Brigade interarmées de la Garde républicaine et le commandant Bawili responsable du 19ème régiment de la garde républicaine, ainsi que quatre soldats de deuxième classe de la même unité. Ce, à la suite des auditions menées, dimanche 03 septembre 2023, par cette commission interministérielle dépêchée à Goma (Nord-Kivu) par le Président de la République.

En réaction, le député national Juvénal Munubo Mubi salue cette décision du gouvernement et considère que ces arrestations permettront l'éclatement de la vérité sur ce qui s'est passé réellement à Goma.

"Pour nous, nous avions qualifié ce qui s'est passait à Goma d'usage disproportionné de la force, nous l'avions condamné, nous avions présenté des condoléances aux victimes et nous avions surtout demandé à ce que le gouvernement prenne rapidement des mesures conservatoires sur les gestionnaires de la sécurité en province et donc l'arrestation annoncée de ces deux officiers l'un de la garde républicaine et l'autre c'est une bonne nouvelle",  a-t-il fait savoir à ACTUALITE.CD ce lundi 

Et de poursuivre :

"Il faudrait alors qu'on sache toute la lumière sur ce qui se passait. S'il y a eu une réaction si forte comme ça ce qu'il se passait quelque chose du côté de ceux qui ont organisé c'est-à-dire la secte, il faut qu'on aie toute la lumière sur ça et sur les officiers qui étaient en opération ce jour-là, il faut qu'on sache qu'est ce qui s'est passé réellement. Quels étaient les objectifs du groupe en question ? Et pourquoi les forces de sécurité ont si violemment réagi, il faut que la lumière soit faite là dessus".

L'élu de Walikale ( Nord-Kivu) s'est montré optimiste quant à l'implication des autorités compétentes à réserver une suite favorable à ce dossier. Ce mardi, la Cour militaire a ouvert le procès des six militaires dont deux officiers. 

"J'encourage la justice militaire à faire toute la lumière sur cet événement malheureux et à punir les crimes qui ont été commis. Ce procès doit servir d'exemple dans la lutte contre l'impunité", a souligné M. Munubo. 

Le procès s’est ouvert en présence de la délégation venue de Kinshasa composée notamment de Peter Kazadi et Jean Pierre Bemba, respectivement VPM de l’intérieur et sécurité, et VPM de la défense.

"La question est très suivie, la délégation gouvernementale est là à Goma, même si la délégation des élus n'est pas encore arrivée, nous avions demandé une descente des députés mais il faut savoir que les élus suivent à chaque heure la situation et ça doit cas même rassurer la population que la question est suivie de très près parce qu'il s'agit des vies humaines qui ont été fauchées", a rassuré Juvénal Munubo.

Parallèlement, le Gouverneur Militaire du Nord-Kivu, Constant Ndima, est rappelé à Kinshasa pour "consultation", selon le communiqué de la Commission interministérielle du 4 septembre. Cette même commission mentionne la suspension et le rappel de deux officiers supérieurs de la Police Nationale Congolaise, Bongo Wifema José et Luna Kimanga Martin, dont le rôle précis dans la tragédie reste à éclaircir.

À la suite des ces violences à Goma, le gouvernement de la République Démocratique du Congo a confirmé un bilan tragique de 43 morts et 56 blessés, après la manifestation contre la MONUSCO initiée par la secte mystico-religieuse « La Foi Naturelle Judaïque Messianique vers les Nations ». Un élément de la police a été lapidé par la population.

Clément MUAMBA