La rentrée scolaire a lieu sur fond d'insécurité et de traumatisme dans le territoire de Kwamouth. Au chef-lieu du territoire, les enseignants ont été presque seuls dans les écoles. Une grande partie d'élèves ne s'est pas présentée. Les parents les ont retenus craignant l'insécurité qui touche déjà les villages situés à 15 kilomètres du chef-lieu du territoire.
"Les bureaux sont ouverts, les enseignants sont là, mais les enfants ne sont pas là. On se demande pourquoi les parents n'ont pas envoyé les enfants. Vous devez comprendre que les parents craignent, surtout que les assaillants opèrent maintenant à 15 kilomètres, alors que l'année passée, ils étaient à 60 km", rapporte Martin Suta, président de la société civile de Kwamouth.
La Directrice provinciale de l'EPST Maï Ndombe 3, Wivine Mude Nkoko, estime que les parents doivent être conscients, la place des enfants, c'est à l'école.
"Les parents savent qu'aujourd'hui c'est la rentrée, les enfants doivent être là. Je demande aux parents d'être conscients des actes qu'ils posent. L'enfant, sa place c'est à l'école, fille et garçon, sans distinction. Nous attendons les enfants à l'école", a-t-elle insisté.
La situation est, par contre, très préoccupante dans les villages où règne encore l'insécurité. Chefs d'établissements, élèves et famille, tous sont en déplacement. Ces entités sont actuellement habitées par les miliciens Mobondo qui y avaient tout détruit en 2022.
Ce lundi, l'école n'a pas repris. Les chefs d'établissements veulent plus d'assurance pour leur sécurité et les conditions de travail après les actes de vandalisme posés par ces miliciens.
"Par exemple, moi qui vous parle, mon village, Etumba na Ngwaka, a été totalement touché, mon école incendiée. Je veux savoir, s'il faut retourner, oui, c'est notre travail, mais on va travailler où, en plus, l'État ne nous rassure pas de notre sécurité ", a déploré un chef d'établissement déplacé vivant à Bandundu.
Interrogée à ce propos, la PROVED Wivine Mude Nkoko a eu des mots clairs.
"Ça c'est la sécurité. La sécurité ne dépend pas du Proved. La sécurité dépend de l'État congolais. l'État sécurise le coin, les activités reprennent. Je ne sais pas commenter là-dessus".
Certains acteurs politiques du rayon estiment que la rentrée doit-être progressive. Accueillir les enfants dans les villages où règne la paix et la rétablir dans les milieux occupés avant le retour de la population.
Cette partie de Maï Ndombe est en insécurité depuis juin 2022 à la suite du conflit entre Teke et Yaka. Le conflit communautaire est parti d'un désaccord sur la redevance coutumière fixée par les autorités traditionnelles Teke. Mais la quantité de la redevance n’a pas été acceptée par les Yaka, qui vont déclencher des manifestations de protestation.
D'après nos sources, les Teke auraient décidé de chasser les Yaka du territoire de Kwamouth. Ces derniers se sont armés s’attaquant aux Teke et aux forces de l’ordre et sécurité venues en intervention. Après s’en suivra la montée d'une milice Mobondo semant la terreur Kwamouth.
Jonathan Mesa, à Bandundu