Les tensions se sont élevées samedi après la destruction d'un mur appartenant à William Damseaux, héritier du groupe Orgaman, un mur érigé en 1987 bordant la résidence de l'ancien président congolais Joseph Kabila. Le contexte pointe du doigt les enjeux immobiliers de l'élite du pays.
La concession de la famille Damseaux, située à proximité de la résidence de Kabila et ayant son histoire remontant à 1940, est devenue le théâtre d'une confrontation entre sécurité et dignitaires. Des témoins rapportent que des camions de construction ont tenté de traverser la résidence Kabila pour atteindre des terrains appartenant à des hautes personnalités nationales.
« Ce mur du bas est érigé depuis 1987, la propriété existant depuis 1940. Est-on réellement encore dans un État de droit ? », s'interroge un proche de la famille Damseaux.
Le groupe Orgaman, connu pour son rôle prédominant dans le secteur agroalimentaire au Congo dans les années 1970 et 1980, est un symbole de pouvoir économique. Avec des tentatives de rachat récentes par des businessmen comme Albert Yuma Mulimbi, il reste au cœur de l'économie nationale.
La démolition du mur suscite des interrogations sur le respect de la propriété privée et les dessous de grands projets urbains. Certains affirment que l'action visait à faciliter l'accès à de nouvelles constructions près de l'Hôtel Rotana, propriété de hauts dignitaires.
Joseph Kabila, actuellement à Lubumbashi, n'était pas présent pendant l'incident, mais des figures importantes, notamment Emmanuel Ramazani Shadary et la députée Jaynet Désirée Kabila Kyungu, ont manifesté leur mécontentement sur place.
Adam Shemisi, conseiller en communication d’Olive Lembe, épouse de Joseph Kabila, a déclaré à ACTUALITE.CD : « La famille Kabila, ainsi que Joseph Kabila lui-même, condamnent fermement cette action. »
La situation met en lumière les tensions foncières croissantes entre les élites du pays, en particulier autour des zones stratégiques de Kinshasa. La question demeure : qui détient vraiment le pouvoir de décider de l'avenir urbanistique de la capitale ?
Ivan Kasongo