Le tribunal militaire garnison de Goma a ouvert en introduction ce vendredi 1er septembre le procès en flagrance des individus accusés d'avoir orchestré les violentes manifestations du mercredi 30 août dernier à Goma. Une dizaine de personnes parmi celles qui ont été arrêtées ont été présentées au Stade de l’Unité dans le cadre de ce procès.
Ces manifestations, dirigées contre la MONUSCO et les Forces de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est, ont été signalées comme initiées par la secte « La Foi Naturelle Judaïque Messianique vers les Nations ». Suite à ce évènement, le bilan officiel communiqué jeudi par le gouvernement fait état de 43 décès et 56 blessés. Parmi les victimes, un policier a perdu la vie, lapidé par la foule.
Toutefois, le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST), fruit d'une collaboration entre le Groupe d'Étude sur le Congo et Human Rights Watch, porte le nombre de civils tués à au moins 50, marquant ainsi le bilan le plus lourd jamais attribué aux forces de l'ordre par cette entité.
Surprenant absent, Ephraïm Bisimwa, présenté comme le leader de la secte, n'était pas parmi les accusés ce vendredi. Cependant, il figure parmi les 158 personnes actuellement en détention, selon les autorités.
Face à cette situation, le gouvernement a exprimé sa consternation, a offert ses condoléances aux familles affectées et confirmé son soutien à l'enquête en cours. De plus, une délégation gouvernementale est attendue à Goma afin de mesurer l'ampleur de la situation sur place. Les autorités ont, entretemps, appelé à la retenue et au calme.
Yvonne Kapinga