Table ronde sur l'évaluation de l'état de siège au Nord-Kivu et en Ituri: "il n'y a pas d'autres choses qu'on attend de ces assises que la levée de l'état de siège" (Julien Paluku)

Julien Paluku, ministre de l'industrie

Samedi 12 août dernier, avant de quitter Butembo où il a pris part à la célébration de 25 ans d'épiscopat de Mgr Sikuli Melchisédech, le ministre de l’industrie Julien Paluku s'est exprimé au sujet de la table ronde sur l’évaluation de l'état de siège censée qui débute ce lundi 14 août à Kinshasa. Lui qui a dirigé le Nord-Kivu pendant 12 ans et a pris part à trois précédentes évaluations de la mesure de gouvernance exceptionnelle en vigueur au Nord-Kivu et en Ituri, a déclaré à la presse que l'état de siège est un échec. Car n'ayant parvenu à aucun résultat escompté. D'après Julien Paluku, de la table ronde convoquée à Kinshasa, les populations n'attendent que la levée de cette mesure. 

"Quand l'état de siège avait été institué, c'était avec un objectif clair de pouvoir restaurer la paix et sauvegarder l'intégrité du territoire. Maintenant que cette solution n'a pas produit tous les résultats escomptés, je crois que le chef de l'État a convoqué (la table ronde) pour partager les résultats de toutes les (précédentes) évaluations (qui ont abouti) à la demande simple de la levée de l'état de siège", a déclaré Julien Paluku, dont la formation politique BUREC (Bloc uni pour la renaissance et l'émergence du Congo) pourra reprendre la direction de la province du Nord-Kivu avec le gouverneur Carly Kasivita. 

D'après lui, il n'y a aucune raison pour les acteurs de s'agiter à l'annonce d'une éventuelle levée de l'état de siège. 

"Il n'y a pas d'autres choses qu'on attend de ces assises si ce n'est la levée de l'état de siège. Nous avons fait trois évaluations et la demande pressante c'était la levée de l'état de siège. Si les gens s'agitent quand on dit qu'on va lever l'état de siège, il faut se dire qu'il y a un problème. (...). Pour moi, (la levée de l'état de siège) permettra aux militaires de se concentrer à la question militaire parce qu'à chaque fois qu'une autorité militaire doit aller voir les ponts, doit aller voir les déplacés, voir la catastrophe, un volcan qui est en ébullition, ça peut le déconcentrer de la mission principale pour laquelle il a signé le serment. Je crois qu'en demandant le retour aux fondamentaux pour chacun, ce n'est pas qu'on est contre ni les civils, ni les militaires. Ça ne peut blesser personne, sauf ceux qui ont des agendas cachés contre la République", a expliqué le ministre Julien Paluku.

La table ronde sur l'évaluation de l'état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri se tiendra du lundi 14 au mercredi 16 août à Kinshasa. Le Premier ministre Sama Lukonde l’indique dans une correspondance adressée aux présidents de deux chambres du parlement à qui il demande de prendre des dispositions utiles pour le bon déroulement de ces travaux au Palais du Peuple.

Institué au Nord-Kivu et en Ituri en mai 2021, il y a deux ans, l'état de siège a permis de remplacer les autorités civiles par les militaires pour tenter de ramener la paix le plus tôt possible. Mais deux ans après, aucun résultat n'est à vanter. Car en plus des tueries qui se sont accentuées dans les zones de CODECO et ADF, des milices sont nées et une rébellion a refait surface, le M23, aggravant la situation sécuritaire dans l'est du pays. Sans que les militaires ne parviennent à la maîtriser. 

Claude Sengenya