Les travaux proprement dits de la table ronde sur l'état de siège en vigueur dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu ont été lancés ce lundi 14 août 2023 au Palais du Peuple par le Chef de l'État Félix Tshisekedi. Les gouverneurs civils en congé, un échantillon des députés provinciaux et nationaux, les présidents des assemblées provinciales, les membres du gouvernement, entre autres participent à ces assises. Ils vont réfléchir pendant trois jours (du 14 au 16 août) sur les forces, les faiblesses, et les autres contours de l'état de siège en vue d'éclairer et d'orienter la décision du Président de la République sur son maintien, sa requalification ou sa levée pure et simple.
"Au vue des préoccupations exprimées par les populations du Nord-Kivu et de l'Ituri, j'ai relevé la nécessité de procéder à une évaluation solennelle de l'état de siège sous la forme d'une table ronde inclusive afin de réfléchir et d'entériner ensemble les bases d'une orientation optimale tout en préservant les acquis générés par cette mesure d'exception. Je vous demande de bien vouloir prendre la mesure de la vraie situation tout en appelant au sens élevé de votre responsabilité car il en va de la survie de la nation tout entière… Cet exercice permettra une orientation concertée en vue de pacifier définitivement les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu", a dit Félix Tshisekedi dans son mot d'ouverture.
Félix Tshisekedi a une nouvelle fois appelé ceux qui traînent encore dans les groupes armés étrangers tout comme locaux à déposer les armes et à s'inscrire dans le programme de désarmement
"Je ne saurais clore mon propos sans lancer l'appel patriotique à ces congolais et congolaises qui sont encore malheureusement engagés dans la poursuite d'actions subversives contre la mère patrie. Je tiens à rassurer la nation que le gouvernement de la République s'est engagé de bonne foi à offrir une dernière chance de sortie pacifique des groupes rebelles encore présents sur le territoire national à travers le Programme de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRCS)", a plaidé Félix Tshisekedi.
À moins de six mois de la tenue des élections, des acteurs politiques attendent voir cette mesure levée pour bien se lancer dans les activités politiques (dépôt des candidatures et campagne électorale) qui selon eux, pendant l'état de siège ne sera pas facile. Cette mesure exceptionnelle est décriée par plusieurs acteurs sociopolitiques de ces deux entités faute de résultats sur le terrain. Les violences armés perpétrées par les forces négatives ne font que s’accentuer.
L'état de siège est en vigueur dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu depuis mai 2021. Sur terrain, des voies se sont élevées à plusieurs reprises pour exiger la levée de cette mesure qui n’a fait qu’aggraver la crise sécuritaire. Cette mesure d'exception a coïncidé avec la résurgence de la rébellion du M23 qui occupe des agglomérations dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi au Nord-Kivu. Toutes les initiatives militaires pour défaire cette rébellion n’ont pas abouti. Actuellement les options diplomatiques sur la table peinent à produire d’effets.
Clément MUAMBA