CNS-ANR: l’ACAJ appelle les nouveaux dirigeants à travailler notamment pour l’humanisation des méthodes de leurs services en évitant “des enlèvements, arrestations et détentions illégales”

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L’Association congolaise pour l'accès à la justice (ACAJ) salue la nomination de nouveaux responsables du Conseil national de sécurité (CNS) et de l’Agence nationale des renseignements (ANR). Ces nominations, d’après ACAJ, répondent à ses préoccupations soumises au Chef de l'Etat en rapport avec les nombreuses dérives reprochées à certains fonctionnaires des services de sécurité, qui se sont arrogés, dans l'exercice de leurs fonctions, le droit de s'affranchir totalement du respect des lois et règlements régissant la gouvernance d'un État de droit.

"À cet égard et compte tenu des errances reprochées à leurs prédécesseurs, les responsables de services de sécurité récemment nommés son invités à (i) travailler pour contribuer à la réalisation de l'intérêt général, (ii) s'abstenir d'ordonner, d'encourager ou de tolérer des violations des droits de l'homme notamment les enlèvements, arrestations et détentions illégales ainsi que la pratique de torture contre des personnes présumées avoir commis des infractions ce, en violation des articles 17, 18, 19 et 20 de la Constitution de la RD Congo. Par ailleurs, ils sont appelés à effectuer des contrôles réguliers de leurs lieux de détention et à déférer aux réquisitions de l'autorité judiciaire compétente notamment en ce qui la demande en communication des dossiers et personnes qui se trouveraient en détention arbitraire ou victime de violation de leurs droits fondamentaux ou de torture", dit l'ACAJ dans un communiqué rendu public ce mercredi 2 août 2023.

L'ACAJ les invite à s'engager dans la lutte contre la corruption en mettant notamment fin à la pratique honteuse et dégradante qui consiste à solliciter certains opérateurs économiques, principalement étrangers, aux fins de pourvoir à leurs frais d'installation et/ou d'équipement de leurs bureaux.

L’organisation recommande "aux nouveaux Conseiller spécial du Chef de l'Etat et l'Administrateur Général de l'ANR de mettre en application les engagements de Monsieur le Président de la République en ce qui concerne l'humanisation et la compatibilité des services de sécurité avec les exigences d'un Etat de droit digne de ce nom". 

"En l'occurrence, il s'agit de la fermeture de tous leurs cachots clandestins, l'humanisation de leurs méthodes de travail devant privilégier le respect strict des droits de l'homme et des sanctions à l'encontre de leurs agents impénitents"; rappelle l'ACAJ.

Avant ces nominations, des voix s'étaient levées pour dénoncer l'attitude des services de sécurité à l'endroit des acteurs politiques de l'opposition à la veille de la tenue des élections prévues au mois de décembre 2023. Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme ont même saisi la CNDH pour solliciter son implication dans la libération de certains acteurs politiques arrêtés par les services de sécurité.

Depuis l'arrivée de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême, il a procédé déjà à plusieurs reprises au changement à la tête de l'ANR. À son arrivée, il a nommé Inzun Kakiak, ensuite Jean Hervé Mbelu Biosha et actuellement Daniel Lusadisu Kiambi. Le professeur Jean Louis Esambo succède officiellement à François Beya à la tête du CNS.

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Clément MUAMBA