La réunion consacrée à la crise sécuritaire qui sévit dans l’Est de la RDC s’est ouverte ce mercredi 12 juillet à Goma (Nord-Kivu) en présence de Uhuru Kenyatta, facilitateur désigné par l’EAC. Plusieurs parties prenantes dont la Cheffe de la Monusco, les représentants des USA, de la France, de la Belgique et de la Suisse en qualité d'observateurs, sont présents à ces assises.
M. Kenyatta a indiqué que la réunion visait à « trouver une résolution pacifique pour le peuple congolais et la RDC ».
« Nous sommes dans la suite du processus de Nairobi et nous espérons que les congolais seront en mesure de dialoguer entre eux », a indiqué Uhuru Kenya dans son mot d’ouverture.
Plusieurs acteurs régionaux et internationaux ont déjà recommandé le dialogue comme solution à la crise dans l’Est du pays. Lors d’une visite la semaine dernière à Kinshasa, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a clairement indiqué que la résolution de la crise dans l’Est de la RDC passe par la négociation. Pour sa part, l’Union Européenne a indiqué vendredi dernier que “le dialogue politique doit être préféré à la confrontation militaire, car les options militaires ne feront que prolonger le conflit et augmenter les souffrances des populations”.
La réunion va tabler sur l’épineuse question du pré cantonnement et cantonnement des combattants du M23. Sur cette question, le gouvernement se montre optimiste. Le Vice-premier ministre de la défense, Jean Pierre Bemba qui participe par visioconférence depuis Kinshasa espère que cette réunion permettra « d’avancer sur la question de pré cantonnement ».
Même si pour l’instant le M23 continue d’affirmer qu’il n’est pas concerné par le processus de cantonnement, le gouvernement congolais dit avoir fait sa part : « un terrain viable » est mis à disposition à Rumangabo, l’un des principales basés militaires de l’est du pays conquise en novembre 2022 par le M23 puis remis à la force régionale de l’EAC en janvier de cette année avec instruction de ne pas y voir les Forces armées congolais.
Les déplacés et les élections
Alors que la RDC s’apprête à organiser les élections en décembre prochain, Uhuru Kenyatta presse les parties au conflit à permettre le retour des déplacés en vue de prendre part aux scrutins.
« Nous voulons aussi voir comment travailler ensemble et faciliter le retour de tous les déplacés internes, leur donner la possibilité de rentrer chez eux. Aussi, s'assurer que la RDC travaille pour organiser les élections et un processus électoral inclusif et pacifique pour la population congolaise », a-t-il confié.
Cette réunion de Goma fait suite à celle de Nairobi tenue le 30 juin dernier avec le même format à l'issue de laquelle il avait été décidé de l'arrêt des hostilités par le M23, du début des opérations de pré cantonnement , cantonnement et démobilisation des troupes du M23.
Au sujet de ces opérations, le gouvernement de la république a déjà fait sa part de choses avec le choix et la viabilisation des sites de Rumangabo et celui de Kindu.
Patrick MAKI