Félix Tshisekedi ne prévoit pas de s'installer dans l'Est de la RDC. Lors d'un entretien avec sa porte-parole Tina Salama le samedi 8 juillet, il a abordé cette promesse électorale.
"Vous savez, la technologie d'aujourd'hui nous permet d'être présents à plusieurs endroits en même temps, sans être physiquement sur place", a-t-il déclaré.
Ce changement de ton est également dû à la "fausse" perception qu'il avait lorsqu'il n'était pas encore au pouvoir.
"Il y a toujours une perception que vous avez lorsque vous aspirez à une fonction par rapport à lorsque vous êtes en fonction. Évidemment, face aux malheurs de nos compatriotes à l'époque de la campagne, je m'étais dit que je m'installerais là-bas. Mais une fois que j'ai accédé à la fonction, je me suis rendu compte qu'en tant que commandant suprême des forces armées de notre République, je n'ai pas besoin de m'installer physiquement là-bas pour que les choses avancent. J'ai réussi à les faire avancer depuis ici."
Il a ajouté :
"C'est une perception que j'avais quand j'étais le candidat Félix Tshisekedi. J'ai été à Goma à plusieurs reprises et aujourd'hui, depuis Kinshasa, j'ai réussi à contenir l'avancée de ces agresseurs. Grâce à la diplomatie, nous allons inverser la tendance."
Aujourd'hui, il affirme pouvoir suivre en temps réel les combats grâce aux images et au son : "Ma présence physique n'est pas nécessaire pour que cela se produise, et je peux vous dire qu'aujourd'hui, grâce à nos acquisitions, je peux suivre les combats sur le terrain en temps réel depuis mon quartier général."
À l'époque candidat Président de la République, Félix Tshisekedi avait promis de s’installer à Goma (Nord-Kivu) afin de suivre de près la situation sécuritaire jusqu’au rétablissement de la paix dans cette partie de la République Démocratique du Congo. Près de 5 ans après son accession à la magistrature suprême, cette promesse n'a pas été réalisée et ne le sera pas.
La partie Est de la République Démocratique du Congo fait face à l'activisme des groupes armés locaux et étrangers depuis plus de deux décennies déjà. Cette question a toujours figuré parmi les préoccupations de l'actuel Chef de l'État mais jusqu'à ce jour selon plusieurs observateurs, sa stratégie de défense et de sécurité peine également à donner des résultats escomptés dans cette partie de la République Démocratique du Congo.
La situation sécuritaire dans la partie Est de la RDC demeure préoccupante. La force régionale EACRF, créée en 2022 pour arrêter l'avancée du groupe armé M23, a récupéré, depuis décembre, certains des bastions de la rébellion. Mais, sur le terrain, les rebelles sont toujours là. Depuis lors, la force régionale a régulièrement affirmé avoir remplacé les rebelles dans cette zone.
La situation est telle que les initiatives diplomatiques régionales à travers l'EAC peinent à donner des résultats sur terrain. Ainsi Kinshasa s'est résolu de se tourner vers la SADC. Le dernier sommet tenu en Namibie, a validé l'envoie dans les prochains jours des troupes de la SADC à l'Est de la RDC. Jusqu'ici, la date du déploiement de ces troupes à l'Est de la RDC n'est pas toujours connue.
La République Démocratique du Congo compte déjà sur son sol, plusieurs forces étrangères censées combattre les groupes armés locaux et étrangers qui déstabilisent le pays. Récemment, à l'initiative de l'UA, le sommet Quadripartite CEEAC ,CIRGL,EAC et SADC tenu à Luanda a adopté un cadre de coordination des efforts pour rétablir la paix et la sécurité dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo.