Alors que la ville de Kinshasa fait face à la recrudescence de la criminalité urbaine, essentiellement caractérisée par des cas répétitifs d'enlèvements et ce, à moins d’un mois de la tenue des IXèmes jeux de la Francophonie, le ministre de la communication et médias, Patrick Muyaya, a rassuré, au cours de son traditionnel briefing hebdomadaire, que les services compétents n'ont pas enregistré des cas de trafics d'organes humains comme le véhiculent certaines personnes.
À en croire le porte-parole du gouvernement, c'est une œuvre de manipulation qui vise à lancer un message négatif à la veille des IXe Jeux de la francophonie prévus à Kinshasa.
« J'ai discuté avec le Général Sylvano Kasongo peu avant de commencer ce briefing. Il m'a rassuré que la police n'a pas identifié des cas de trafics d'organes tels que les réseaux sociaux ou certains milieux en ont parlé. Pour faire du trafic d'organes, c'est assez laborieux parce qu’il vous faut faire une petite chirurgie ou de la chirurgie, il faut conserver les organes que vous détachez des êtres humains, ceci requiert une technicité spécifique et je pense qu'on ne peut pas y croire lorsque nous regardons comment les criminels opèrent ici donc ça c'est des rumeurs qui procèdent à une œuvre de manipulation qui vise à lancer un message négatif par rapport aux préparatifs des jeux de la Francophonie », a indiqué Patrick Muyaya lors de son intervention
Et d'ajouter :
« Les jeux de la Francophonie pour nous gouvernent, ce sont les jeux de l'espoir et de la solidarité. Nous avons été à Djerba (Tunisie) avec le Premier ministre à l'occasion du dernier sommet de la Francophonie, l'invitation avait été lancée à tous les pays francophones pour venir à Kinshasa qui est la capitale du plus grand pays francophone en terme des superficies peut-être pas encore en terme des locuteurs après la France mais nous dépasserons sûrement la France bientôt en termes de locuteurs de la langue française, nous pensons que c'est un grand rendez-vous et que tous les pays francophones devraient y répondre comme c'est le cas d'ailleurs lorsque les jeux se passent ailleurs pour témoigner cette fois la solidarité au peuple congolais et les dispositions sont prises à la fois pour assurer la sécurité, la bonne prise en charge médicale et tout ce protocole qui a été établi par l'organisation internationale de la Francophonie ».
Vers la mise en place d'un numéro vert où les Congolais pourront dénoncer ces cas et les manipulateurs
Au cours de ce même briefing, Patrick Muyaya a appelé les Kinois à la vigilance et à ne pas paniquer.
« C'est de demander aux Congolais, partout où ils se trouvent, particulièrement aux Kinois, de ne pas céder aux rumeurs et de ne pas croire à tout ce qui est dit. Je vous ai donné la démonstration tout à l'heure que lorsqu'on dit qu'il y a trafic d'organes. Or pour arriver à faire un trafic d'organes, il faut disposer d'un matériel de chirurgie. Ça veut dire que lorsqu'on vous attrape, on doit être en mesure de faire une opération sur vous, pour vous retirer un organe. On doit être en mesure d'avoir un frigo ou un matériel de refroidissement approprié pour conserver l'organe qu'on aura préalablement pris chez quelqu'un et donc vous voyez que ça nécessite une mécanique particulière et je pense pas que les conditions ne sont réunies pour avoir en masse les choses de ce genre », a dit Patrick Muyaya.
Et de poursuivre :
« Deuxièmement, sur le cas des Kidnappings, c'est vrai, il y a ce phénomène qui a été observé notamment on parle des gens qui opèrent avec les Ketchs mais la police y travaille, on a identifié des réseaux, on en a présentés certains (…). Il ne faut pas tomber dans la panique, il ne faut pas tomber dans la peur, il ne faut pas croire à tout ce qui vous est dit. Je vais demander au responsable de la police de pouvoir communiquer abondamment sur la RTNC, sur un numéro vert où les Congolais qui seront informés de cas de ce type, pourront les dénoncer comme ça on est sûr que chaque cas est pris en charge. On est sûr aussi ceux qui pensent pouvoir manipuler ou jouer sur les craintes collectives pour semer un climat de peur qu'on soit en mesure de les identifier ».
Face à ce phénomène, le gouvernement provincial de Kinshasa a à l’issue d'une réunion du conseil provincial de la sécurité annoncé une série d’actions. À en croire Gratien Tsakala, ministre provincial de l'intérieur et sécurité, des décisions et stratégies ont été prises pour éradiquer les différentes poches d’insécurité dans la ville. En sus des mesures déjà prises, des patrouilles mixtes avec différents services de sécurité seront effectuées. Il y aura également des check-points pour traquer ces inciviques.
Plus tôt, une trentaine de présumés auteurs de ces actes ont été présentés par la Police dont 23 civils armés dont 6 jeunes femmes et 4 policiers sont aux arrêts. 3 voitures, 7 motos, 5 machettes, un fusil et des cagoules ont été saisis.
Clément MUAMBA