A six mois des élections générales, l’attention du monde est sur la RDC. Notamment à cause des risques que cette période représente en termes de sécurité et de contentieux. Pour ce faire, les États-Unis donnent de la voix afin de passer pacifiquement les périodes préélectorale, électorale et postélectorales. Ils disent croire en la capacité de la RDC d’organiser les élections mais ne minimisent pas les défis et le manque de confiance dans certaines parties prenantes.
« Les élections en RDC, cette année, seront suivies de près par le monde. Je suis convaincue que le corps politique congolais est à la hauteur de la tâche de préparer, tenir et participer à des élections libres et équitables en décembre 2023. Mais je ne minimiserai pas les défis et l'apparence d'un manque de confiance. Nous demandons instamment que des efforts concertés soient déployés par toutes les parties prenantes pour examiner ce qui est nécessaire pour rétablir la confiance dans le processus », a dit l’ambassadeur des Etats-Unis en RDC, Lucy Tamkyn, à l’occasion de la célébration du 247ème anniversaire de l’indépendance des USA.
Et d’ajouter :
« J'appelle les responsables politiques, les responsables des institutions et la société civile à travailler ensemble de manière désintéressée dans le but d'offrir au peuple congolais ce qu'il désire si ardemment : la possibilité de choisir librement ses dirigeants élus dans un processus pacifique, inclusif et transparent ».
Lucy Tamlyn a aussi appelé également à la paix, particulièrement à l’Est de la RDC, soulignant la nécessité d’appliquer le processus de Luanda.
« Entre-temps, de nombreuses communautés en RDC sont confrontées à d'énormes souffrances humaines causées par les conflits, en particulier dans l'est du pays. Nous appelons à une résolution pacifique des crises dans l'Est, y compris la situation tendue dans le Petit Nord, où la désescalade est essentielle et nous réitérons notre soutien à une résolution politique négociée par le biais du processus de Nairobi et du processus de Luanda », a-t-elle ajouté.
La feuille de route de Luanda oblige notamment la rébellion du M23 à quitter les zones qu’elle occupe dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi. Le M23 a, depuis, fait semblant de se retirer tout en gardant ses positions dans plusieurs agglomérations. Ce mardi, un sommet quadripartite SADC, CIRGL, EAC, CEEAC a eu lieu à Lunda sur initiative de l’UA accompagnée par les Nations Unies. Parmi les conclusions, le sommet demande notamment au M23 de se retirer des territoires occupés en vue de favoriser la tenue des élections dans lesdites zones.
Par ailleurs, le processus électoral se poursuit même si toutes les parties prenantes ne sont pas unanimes sur plusieurs questions notamment la fiabilité du fichier électoral. Le président de la CENI a convoqué l’électorat pour les législatives nationales depuis le 25 juin dernier. Les BRTC seront ouverts pendant 20 jours. Dans l’entre-temps, 4 principaux leaders de l’opposition à savoir, Matata Ponyo, Delly Sesanga, Martin Fayulu et Moïse Kayumbi ont une rencontre ce vendredi 30 juin avec le bureau de la CENI, pour échanger sur le processus électoral en cours. Selon le président de la CENI, ces échanges ont pour objectif d'explorer des solutions réalistes pour un processus plus inclusif.
Emmanuel Kuzamba