Matata Ponyo porte  plainte contre Bahati Lukwebo

Photo d'illustration
Bahati Lukwebo, Président du Sénat

Le sénateur Matata Ponyo Mapon a déposé une plainte contre le Président du Sénat Modeste Bahati Lukwebo au parquet près la Cour de cassation. Il juge irrégulières toutes les démarches judiciaires menées contre lui par le Procureur général près la Cour constitutionnel “en complicité” avec le bureau du Sénat. Cette plainte intervient après un nouveau réquisitoire du PG près la Cour constitutionnelle adressé au bureau du Sénat en vue d’obtenir une nouvelle autorisation des poursuites contre l’ex premier ministre. 

“Je suis surpris d'apprendre qu'en date du 16 juin dernier, soit 24 heures après la clôture de la session parlementaire du mois de mars, - et il n'y a pas de hasard- l'Honorable Sénateur Modeste Bahati Lukwebo, Président du Sénat, a réuni les Honorables Sénateurs et membres du Bureau du Sénat pour les informer qu'il venait de recevoir le réquisitoire du Procureur Général près la Cour constitutionnelle tendant à obtenir la levée de mes immunités parlementaires et l'autorisation de me poursuivre au sujet d'un dossier pour lequel non seulement la plénière du Sénat s'était déjà prononcée par un vote défavorable auxdites poursuites, mais aussi la Cour constitutionnelle s'était déjà, par son arrêt sous RP.0001 du 15 novembre 2021, déclarée incompétente à juger un Premier Ministre Honoraire du fait, notamment, qu'il n'était plus en fonction”, a dit Matata Ponyo dans sa plainte du 20 juin.

Le leader du LGD a aussi soutenu  que Modeste Bahati organise des complots pour le faire arrêter, détenir, en vue de concrétiser un plan visant à l’éliminer politiquement au moment où il s’apprête à se présenter aux prochaines présidentielles. 

Pour le Sénateur Mapon, les comportements du Président du Sénat constituent un acte arbitraire et attentatoire aux libertés publiques.

Matata Ponyo, candidat déclaré à la présidentielle de cette année accuse Bahati Lukwebo en complicité avec le procureur près la Cour constitutionnelle d’instrumentaliser la justice pour l’éliminer aux élections. 

Le Sénat avait en son temps autorisé des poursuites contre Matata dans une première affaire qui porte sur le débâcle du projet de parc agro industriel de Bukangalonzo. Ce, alors que quelques semaines avant, la plénière du Sénat avait voté contre les poursuites à l’endroit de Ponyo. Dans cette affaire, plus de 250 millions USD ont été détournés, d’après un rapport de l’IGF. Matata était alors premier ministre.  

Le deuxième dossier pour lequel le PG voulait obtenir de nouvelles poursuites, il s’agit des faits de détournement des deniers publics des fonds destinés à l'indemnisation des 300 personnes qui seraient propriétaires des biens Zairianisés.

Le Procureur Général près la Cour constitutionnelle relate qu'Augustin Matata Ponyo avait conclu en 2011, alors qu'il était Ministre des Finances, un  Protocole d'accord en vue de permettre au Gouvernement Congolais d'indemniser 300 anciens propriétaires des biens Zairianisés. Devenu Premier Ministre Matata Ponyo aurait décaissé 110.907.681,88 $ US et 27.894.707,92 Euros entre 2010 et 2013. Toujours selon ce réquisitoire, des enquêtes menées au sein de la Direction de Gestion de la Dette Publique (DGDP) n'ont trouvé aucune trace de ces 300 créanciers qui auraient perdu leurs biens meubles et immeubles du fait de la Zaïrianisation.