Édouard Mwangachuchu: « Un Général de la DEMIAP m'avait pointé une arme pour me faire signer des PV » 

Le député national Edouard Mwangachuchu devant la Haute cour militaire
Le député national Edouard Mwangachuchu devant la Haute cour militaire

La Haute cour militaire a poursuivi les auditions des renseignants ce vendredi 16 juin au cours d'une audience publique à la prison militaire de Ndolo. Selon l'officier du ministère public, lors des auditions du prévenu à la détection militaire anti-patrie (DEMIAP), Mwangachuchu avait reconnu qu'il était propriétaire de la mine SMB.

"Honorable Mwangachuchu a été interrogé. C'est ici qu'on lui a posé la question sur des armes, sur sa mine... Mais initialement, lorsque la DEMIAP a mis à notre disposition l'Honorable Mwangachuchu, c'est avec ce PV là, avec tous ces objets saisis, ainsi que le PV des interrogatoires et le PV de saisie signé par son épouse", a déclaré l'officier du ministère public.

Le prévenu Mwangachuchu déclare avoir été contraint de signer les procès-verbaux des interrogatoires à la DEMIAP.

"D'abord je vous informe, quand ils sont venus me prendre chez moi, arrivé à la DEMIAP, ils m'ont imposé les choses. Ils m'ont demandé tous les codes de mes téléphones et puis je leur ai tout donné. Quand ils m'ont fait des interrogatoires, je leur ai dit que je ne sais pas lire et que je n'avais pas mes lunettes. Alors ils m'ont demandé de signer et le général qui était là, avait une arme. Je lui ai dit pourquoi tu utilises ton arme, il me dit je maîtrise mon arme. Il m'a pointé son arme. Et c'est comme ça que j'ai signé ", a déclaré Édouard Mwangachuchu.

Édouard Mwangachuchu et son co-prévenu sont soupçonnés d’entretenir des liens avec les rebelles du M23. Ils sont poursuivis pour trahison, participation à un mouvement insurrectionnel, espionnage et détention illégale d’armes de guerre. Ces poursuites ont été déclenchées à la suite des découvertes des armes de guerre dans la résidence d’Edouard Mwangachuchu à Kinshasa et aussi dans les locaux de sa société SMB à Masisi au Nord-Kivu.

Ivan Kasongo