Jules Alingete au sujet de certaines décisions de justice : « nous n'allons pas nous fatiguer, c'est notre travail de lutter contre le détournement »

L'IGF Jules Alingete. Photo droits tiers
L'IGF Jules Alingete. Photo droits tiers

Si dans l'opinion congolaise des voix ne cessent de se lever pour déplorer les décisions de la justice à la suite de plusieurs rapports de détournement des fonds publics dévoilés par l'Inspection générale des finances (IGF), il n'en est pas le cas du côté de ce service public rattaché à la présidence de la République.

Au cours d'une émission diffusée sur la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC), Jules Alingete Key, Inspecteur général et chef des services à l’IGF, a indiqué que son service ne va pas se décourager dans la lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics.

« Nous n'allons pas nous fatiguer, c'est notre travail de lutter contre le détournement. La lutte est un processus continuel, nous ne pouvons pas nous fatiguer. Si nous amenons quelqu'un devant la justice et de là on estime que cette personne n'a pas détourné, nous disons ok, et nous allons continuer notre travail, un autre viendra, et nous allons faire la même chose et ainsi de suite. Ce qui est important, toute personne convoquée devant la justice à la suite du travail de l'IGF, n’est pas toujours libérée. Il y a aussi certaines personnes qui sont jusqu'à ce jour en prison, ceux arrêtés sont aussi là. La question de la restitution de l'argent détourné après la condamnation doit aussi être dite dans la décision des juges, cela ne revient pas à l'IGF mais à la justice », a-t-il fait savoir.

Si aujourd'hui l'opinion parle de l'IGF en bien, c'est aussi grâce au travail de la justice. En tant que service public, précise Jules Alingete, l’IGF fonctionne également comme auxiliaires de la justice à la recherche des infractions économiques à apporter devant le parquet.

« Nous, nous sommes un service public composé de fonctionnaires appelés inspecteurs. Nous sommes des officiers de la police judiciaire (OPJ). C'est notre qualité lorsque nous faisons le travail. Une fois qu'on tombe sur une infraction, nous prenons cela et la personne est amenée devant les magistrats donc en termes de relation, nous sommes les auxiliaires de la justice, nous sommes aussi à la disposition du parquet, nous relevons aussi sur ce plan-là du procureur qui a pour mission de rechercher les infractions et aller devant la justice. Nous aussi lorsque nous tombons sur des infractions, nous allons avec ces personnes devant le procureur pour les traduire en justice c'est-à-dire apporter toutes les infractions financières devant le parquet et le parquet va aller avec le dossier devant le Tribunal », a-t-il fait remarquer au cours de cette production audiovisuelle.

Et d'ajouter : 

« Notre collaboration avec les parquets se passent bien, si cela n'était pas bon, vous n'allez pas aussi reconnaître le travail ou l'honneur fait à l'IGF. Si vous parlez aujourd'hui de l'IGF c'est parce que le parquet de Matete, Kasa-Vubu et autres arrêtent les gens. Je me dis toujours que même si on arrête quelqu'un pour 3 ou 4 mois, ce temps ici d'arrestation quelqu'un tombe malade, il cherche la liberté provisoire, c'est aussi le début de changement de comportement parce que ceux qui sortent de la prison, une fois aux affaires, je crois qu'ils ne vont plus se méconduire. Il y a aujourd'hui une forte volonté politique au pays pour combattre la corruption et le détournement ».

Plusieurs rapports ont été rendus publics après le travail de l'IGF mais une fois devant la justice, plusieurs acteurs politiques et non politiques ont été acquittés. Tout récemment, l'acquittement de l'ancien ministre de la santé publique Eteni Longondo avait également suscité des réactions alors qu'avant, il était cité dans le présumé détournement des fonds liés à la COVID-19.

« Les jugements rendus par les tribunaux et les classements sans suite de nombreux dossiers suite aux contrôles et conclusions de l'IGF incitent à croire que cette dernière n’est qu’un épouvantail qui n’effraie plus personne. La seule alternative crédible pour lutter efficacement contre la corruption et le détournement demeure la création et la mise en place d’un parquet financier avec plein pouvoir », avait écrit, sur Twitter, Adam Bombole Intole, acteur politique.

Clément Muamba