Enrôlement des électeurs à Kwamouth: opération précipitée au regard de la situation sécuritaire précaire (Société civile)

Carte du territoire de Kwamouth
Carte du territoire de Kwamouth

La société civile de Kwamouth estime précipitée l'opération d'enrôlement et d'identification des électeurs annoncée du 26 juin au 10 juillet prochains, d'après un communiqué de la CENI. Dans une interview à ACTUALITE.CD mardi, son président Martin Suta indique que des poches d'insécurité sont encore signalées dans plusieurs parties du territoire de Kwamouth. Il cite notamment les villages situés sur l'axe routier Kwamouth-Masiambio et l'axe Fadiaka qui n'ont toujours pas retrouvé la paix suite à la présence des miliciens Mobondo. 

La société civile relève aussi la difficulté pour les déplacés de se faire enrôler puisqu’étant toujours en dehors de leurs milieux habituels. Elle invite le gouvernement à se pencher d'abord sur la restauration de la paix malgré leur droit de vote. 

"C'est trop vite lancé parce que dans l'ensemble, il y a des sites où la fréquentation n'est pas toujours possible, lancer directement l'enrôlement, ça va causer un problème. Nous ne refusons pas l'enrôlement dans le territoire, c'est notre droit. Mais il faut aussi voir le contexte dans lequel on va l'organiser. Il serait important de restaurer d'abord la sécurité parce que nous craignons la mort. Jusque-là l'axe Kwamouth-Masiambio il n'est pas sécurisé, en allant vers Fadiaka des troubles continuent. La CENI a-t-elle bien réfléchi ? A-t-elle fait l'état des lieux pour lancer cette opération ?", s'interroge Martin Suta, président de la société civile de Kwamouth. 

Et de poursuivre: "L'État doit chercher d'abord à rétablir la paix dans le territoire pour occasionner le retour de tout le monde. Le faire rapidement comme ça, c'est comme si ça se faisait à la hâte". 

D'après la CENI du 12 juin 2023, cette opération devrait durer 15 jours. Elle attend 109. 442 électeurs. Le nombre des centres d'inscription passe de 52 à 130, les kits d'enregistrement par centre d'inscription passent de 1 à 4. 

L'enrôlement dans cette partie du pays n'était pas organisé suite à l'insécurité grandissante née du conflit entre les communautés Teke et Yaka en juin 2022. 

Jonathan Mesa à Bandundu