Parmi ceux qui pensent que la paix ne peut se construire que par la justice, le docteur Denis Mukwege en fait partie. Prix Nobel de la paix 2018, il insiste sur cette condition sine qua non pour parvenir à restaurer la paix dans un pays comme la RDC en proie à de graves tragédies depuis plus de 20 ans, particulièrement dans sa partie Est.
Invité de la Fondation vaticane Fratelli Tutti qui a rassemblé 29 lauréats du Prix Nobel de la Paix dans le cadre du sommet mondial sur la fraternité humaine, ce samedi 10 juin, Denis Mukwege a réitéré, lors de son intervention, que l’impunité est un facteur majeur de déstabilisation de la paix. Il a plaidé pour que cet aspect des choses soit placé dans la déclaration finale de ces assises.
« Dans cette déclaration, il serait très important de pouvoir briser cette barrière qui fait que nous avons des règles et un idéal mais qui sont discriminatoires. Ça fait 25 ans que je parle pour les femmes victimes des violences sexuelles, qui voient leurs corps transformés en champ de bataille devant le silence et l’indifférence assourdissants du monde. Dans ce document, on devra mettre qu’on ne peut pas construire la paix sans justice. L’impunité est un facteur majeur de déstabilisation de la paix », a-t-il dit.
Sous l'impulsion du Pape François 1er, lauréats ont contribué à la rédaction de cette déclaration sur la fraternité humaine. Le Docteur Mukwege a insisté, en plus de l'impératif moral et légal de mettre fin à la culture de l'impunité pour prévenir la répétition des conflits ; également sur le renforcement de l'effectivité de l'état de droit international, conditions indispensables pour instaurer la fraternité humaine.
La déclaration finale enrichie par les contributions des lauréats du Prix Nobel de la Paix a été lue sur la Place St Pierre au Vatican, et a été endossée par le Pape François 1er.