Plusieurs sources rapportent la présence des miliciens Mobondo au village Pont Kwango, dans la province du même nom. Les assaillants sont visibles munis de machettes, armes de chasse arborant de bandeau rouge à la tête. Selon le vice-président de la société civile du Kwango, les miliciens sont en grand nombre et procèdent au recrutement des jeunes. Une psychose gagne la population locale.
"Les Mobondo sont très nombreux. Ils sont même en train de recruter. À cause de leur présence, la population du pont Kwango a peur. Les uns prennent la direction de Kinshasa, et les autres de Kenge pour être en sécurité puisqu'ils sont en train de craindre une éventuelle attaque des assaillants qui peut intervenir à tout moment", a dit à ACTUALITE.CD Symphorien Kwengo, vice-président du cadre de concertation de la société civile du Kwango.
Dans la nuit de jeudi à ce vendredi, ces miliciens ont tué au moins cinq personnes au village Tadita. Ils ont également incendié des maisons.
Le gouvernement provincial du Kwango confirme la présence de Mobondo au village Pont Kwango et préconise une solution pacifique.
"La circulation est normale nonobstant la présence des Mobondo qui s'organisent et se constituent ça et là. Il faut dire que ça demande une solution un peu plus holistique. Il est important que nous puissions, au niveau de la République, penser à organiser une conférence pour la paix qui remettrait autour d’une table, les deux frères devenus ennemis, les Teke et les Yaka pour que nous puissions connaître les vraies causes des violences", a souligné Adelar Nkisi, porte-parole du gouvernement provincial du Kwango.
Le conflit communautaire entre Teke et Yaka déclenché en juin 2022 dans le territoire de Kwamouth (Mai-Ndombe), et qui s’est propagé dans les provinces du Kwilu et Kwango avant d’atteindre Kinshasa, notamment dans le plateau de Bateke et la commune de Maluku a déjà fait plus de 300 morts, selon Human Rights Watch. Il y a une semaine, des affrontements entre l’armée et la milice Mobondo ont fait au moins 11 morts à Mongata (Kinshasa) et Batshongo (Kwango). Parmi les victimes, des soldats et policiers décapités.
Jonathan Mesa à Bandundu