Moise Katumbi, Martin Fayulu, Augustin Matata et Delly Sesanga sont contre la procédure lancée par la Commission Electorale Nationale (CENI) pour procéder à l’audit externe du fichier électoral. La centrale électorale dit avoir reçu environ deux cents dossiers de candidats à cette tâche après le refus de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) de s’en occuper suite au délai court.
« Le processus électoral étant l'affaire du peuple congolais, le régime au pouvoir et la CENI ne peuvent ni ne doivent aller contre ce principe et empêcher l'audit indépendant du fichier électoral », déclarent les quatre leaders de l’opposition.
Ils exigent que l'audit du fichier électoral soit réalisé par un cabinet international réputé. Ils rejettent les arguments brandis par les uns et les autres sur le caractère sensible de ces données.
« Il sied de rappeler que la connaissance de la base des données découlant de la révision du fichier électoral ne porte nullement atteinte à la souveraineté et à l'intégrité nationale et n'a rien à voir avec la protection des données personnelles. Car ces données, par leur nature, peuvent être consultées par toute personne qui le désire. En revanche, persévérer dans la voie d'empêcher l'audit indépendant du fichier électoral pour imposer aux Congolais une liste électorale corrompue est une faute lourde », disent-ils.
De plus, préalablement à l'audit du fichier, ils invitent la CENI à expliquer à toutes les parties prenantes comment elle a procédé pour confectionner ce fichier.
Ils demandent aussi que des listes provisoires soient publiées et affichées dans les différents centres d'enrôlement ainsi que sur le site internet de la CENI, centre par centre, circonscription par circonscription et province par province.
Le quatuor attend de la centrale électorale également de lui fournir sans délai les éclaircissements réclamés sur le nombre réel des kits électoraux commandés, en précisant, avec la cartographie en appui, combien ont-ils effectivement été placés dans les centres d'inscription ainsi que le rapport dressé par la CENI sur chaque aire opérationnelle après la clôture des opérations d'enrôlement des électeurs.
Du côté de la CENI, certains membres s’étonnent de la réaction de ces opposants et s’interrogent sur leur bonne foi étant donné que ces derniers ont boycotté, disent-ils, les journées porte-ouverte organisée par la centrale électorale.