11e sommet du Mécanisme Régional de Suivi de l'accord cadre d'Addis Abeba : Félix Tshisekedi passe le flambeau à Evariste Ndayishimiye

Evariste Ndayishimiye et Félix Tshisekedi
Evariste Ndayishimiye et Félix Tshisekedi

Le Chef de l'État congolais, Félix Tshisekedi, a passé le témoin à son homologue Evariste Ndayishimiye du Burundi, Président entrant du Mécanisme régional de suivi de l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba. La cérémonie se déroulait en marge du 11e sommet du Mécanisme Régional de Suivi de l'accord Cadre d'Addis Abeba tenu du 2 au 6 mai 2023. Dans son mot Evariste Ndayishimiye a émis le vœu de voir cette 2è décennie de l'accord cadre soit celle de l’action et du changement tout en capitalisant les différents atouts de la région.

« Au cours de cette deuxième décennie de l'accord cadre qui commence, grande est notre responsabilité de nous attaquer davantage aux causes profondes des conflits, de renforcer la bonne gouvernance et la démocratie, de lutter contre la corruption et l'exploitation illicite des ressources naturelles, de résoudre les problèmes des réfugiés et du chômage. C'est aussi le moment de libérer la République Démocratique du Congo de toutes les forces négatives étrangères qui sont établies sur le sol congolais. En outre, nous devons capitaliser les atouts immenses que la région possède et nos ressources humaines », a dit Evariste Ndayishimiye dans son mot après avoir reçu de Félix Tshisekedi, les symboles du pouvoir.

Ce 11e sommet se tient dans un climat de recherche de la paix et de la sécurité dans l'Est de la République Démocratique du Congo avec en toile de fond la mise en œuvre de l'accord de Nairobi et la feuille de route de Luanda à travers notamment le cantonnement des éléments du M23 et le déploiement des forces régionales de la Communauté de l'Afrique de l'Est. 

Plusieurs autres personnalités prennent part à ces assises à Bujumbura. Il s'agit notamment du SG de l'ONU Antonio Guterres, Moussa Faki président de la Commission de l'Union Africaine, Uhuru Kenyatta facilitateur désigné par l'EAC, le résident Sud-Africain Cyril Ramaphosa, Dr Philippe MPANGO, Vice Président Tanzanien et tant d'autres.

Le 24 février dernier, l’Accord-cadre d’Addis Abeba a totalisé 10 ans depuis sa signature par 11 États et quatre institutions internationales et régionales à savoir les Nations-Unies (ONU), l'Union Africaine (UA), la Conférence Internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC). Cet accord porte sur la paix, la sécurité et la coopération en République Démocratique du Congo et dans la région. 

L’Accord-cadre d’Addis Abeba avait suscité l’espoir de lendemains meilleurs après des décennies de conflits, d’instabilité, d’exploitation et de souffrance dans la partie orientale de la RDC mais son application comme il faut a toujours été un problème que ça soit du côté de la RDC que du côté de ses partenaires.

Dans le cadre de cet accord, l’État congolais s’était engagé à réformer en profondeur le secteur de la sécurité, à consolider l’autorité de l’État dans les Provinces de l’Est du pays et à promouvoir la réforme des institutions du pays. Les pays de la région avaient souscrit à respecter la souveraineté et l’intégrité du pays et à ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures, à ne pas tolérer ni fournir une assistance aux groupes armés, à renforcer la coopération régionale, à ne pas héberger ni fournir une protection à des personnes impliquées dans des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, des actes de génocide ou des crimes d’agression et à faciliter l’administration de la justice grâce à la coopération judiciaire dans la région.

Quant à la communauté internationale, le Conseil de sécurité de l’ONU s’engageait à rester saisi de l’importance d’un soutien à la stabilité à long terme de la RDC et de la région des Grands Lacs.

Clément MUAMBA