L'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dit ne plus être en mesure d’assurer l’audit externe du fichier électoral en République Démocratique du Congo, comme le souhaite la CENI. Cette organisation dirigée par la Rwandaise Louise Mushikiwabo justifie sa décision par le fait que le délai proposé par la Commission électorale nationale indépendante est tellement court qu’il ne facilitera pas un meilleur accompagnement.
"Comme la mission vous l'a expliqué, la durée impartie par votre institution pour l'opération d'audit externe du fichier électoral (15 au 20 mai) rend très difficile la réalisation de cet exercice impossible. Tirant conséquences de ce qui précède, je porte à votre connaissance que l'OIF ne sera malheureusement pas en mesure de répondre favorablement à votre demande visant à accompagner la CENI dans l'audit du fichier électoral", a écrit Hervé Barraqua, Dircab de Louise Mushikiwabo dans une correspondance adressée mercredi 3 mai 2023 au président de la CENI, Denis Kadima.
D'après le même document dont la cellule de communication de la CENI confirme l'authenticité, l’OIF salue l'intérêt manifesté par la CENI de la RDC à l'égard de cette organisation.
"Vous avez bien voulu solliciter le concours de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) pour le déploiement d'une mission exploratoire dans le cadre de l'audit du fichier électoral en amont des élections générales du 20 décembre 2023 en République Démocratique du Congo. La Secrétaire générale me charge de vous remercier pour l'intérêt manifesté par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à collaborer avec l'OIF", a-t-il fait savoir dans la même correspondance
En République Démocratique du Congo, des voix se sont levées pour s'opposer à l'audit externe du fichier électoral par la l'OIF pour des raisons de souveraineté. Pour cette catégorie de personnes, comme la RDC est en froid avec le Kigali, elle ne peut pas céder son fichier électoral à une institution dirigée par une Rwandaise.
D'autres estiment que la raison évoquée ne cadre pas d'autant plus que la RDC est toujours membre de l'OIF et s'apprête à organiser d'ici Juillet les IXe Jeux de la Francophonie. Pour Donatien N'Shole l'un des porte-parole de la mission d'observation CENCO-ECC, si ce n'est pas l'OIF pour des raisons politiques, l'on peut trouver une alternative qui rassure sur le plan de l'objectivité et de l'efficacité. Il a fait cette annonce à l'issue d'une rencontre avec le président de la Commission Électorale Nationale Indépendante Dénis Kadima.
La CENI et l'OIF ont toujours collaboré dans le cadre électoral. L’OIF avait, du 6 au 25 mai 2018, audité le fichier électoral de la CENI par une analyse qualitative et quantitative des données en vue d’identifier ses forces et faiblesses.
Pour ce cycle électoral, la CENI avait déjà entrepris des démarches pour solliciter l’expertise de l’OIF pour l’audit du fichier électoral. Actuellement, la CENI est en phase de nettoyage du fichier électoral et la consolidation des données. Le calendrier électoral prévoit un audit externe du fichier du 15 au 20 mai, soit cinq jours.
Clément MUAMBA