RDC: L'Archevêque de Lubumbashi surévalue à 45 le nombre des jeunes militants politiques tués, "le visage de la ville est de plus en plus défiguré", affirme Mgr Muteba 

Lubumbashi

Monseigneur Fulgence Muteba, Archevêque métropolitain de Lubumbashi a dénoncé vendredi 14 avril, à l'occasion de la célébration de la messe en mémoire des jeunes militants politiques tués en mars dernier par des militaires dans la ville. Il a revu à la hausse le nombre des victimes qui sont désormais 45, avec leurs noms à l'appui. Jusque-là la société civile parlait de 25 jeunes tués.

Mgr Fulgence Muteba dénonce persistance l'insécurité qui d'après lui a "défiguré le visage de Lubumbashi". 

"A cause de l’insécurité et des tueries aveugles, notre ville tend à devenir l’épicentre de la violence, une cité de sang, une société de la mort, où les habitants font l’amère expérience d’être abandonnés à eux-mêmes", a-t-il dit dans son homélie à la paroisse Saint Pierre et Paul de Lubumbashi.

Il évoque des cas de cambriolages qui sont constatés, des viols également enregistrés à Lubumbashi.

"On tue sauvagement, on cambriole, on attaque sans vergogne, on arrache de l’argent et les biens, on viole impitoyablement, ainsi de suite", a-t-il ajouté.

Et de poursuivre :

"L’ampleur de la tragédie noie tous les efforts des autorités, qui, il faut l’avouer, font ce qu’elles peuvent. Chaque fois que le soleil se couche, les habitants de Lubumbashi, toutes tendances confondues, s’interrogent : à qui le prochain tour ? D’autres villes de la province ne sont pas épargnées par le drame".

En mars, des jeunes identifiés comme membres du parti UNAFEC ont été fusillés par les forces de sécurité, d'après la société civile. Les faits se sont passés sur le pont Naviundu reliant les communes de Kampemba et Annexe. Plusieurs jeunes étaient morts aussi par noyade dans la rivière Naviundu fuyant les tirs. 

Un procès dans ce sens est ouvert à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga. Deux présumés auteurs, tous des militaires, sont jugés par le tribunal militaire. La justice voudrait, par cette procédure, comprendre ce qui s'est réellement passé ce jour-là. Des auditions vont se poursuivre mercredi prochain dans la salle des conférences de la société nationale de chemin de fer du Congo (SNCC), lieu où se déroule le procès.

José MUKENDI