Meurtre des jeunes à Lubumbashi : le tribunal militaire renvoie la cause le 11 avril 

Deux militaires présumés meurtriers des jeunes militants politiques à Lubumbashi
Deux militaires présumés meurtriers des jeunes militants politiques à Lubumbashi

Le tribunal militaire de Lubumbashi a renvoyé pour le mardi 11 avril prochain l'audience dans le cadre du procès des jeunes tués au quartier Naviundu dans la ville de Lubumbashi. Selon le tribunal, ce report devra permettre aux parties au procès d'amener d'autres éléments supplémentaires et l'audition d'autres témoins. Il s'agit notamment des responsables de la Croix-rouge concernant les corps des victimes enterrés ou amenés à des morgues.  

Le tribunal entend aussi auditionner les responsables des morgues pour se faire une idée claire sur le nombre de morts et enfin les responsables de la jeunesse du parti politique UNAFEC.  

Bien avant le report, les deux prévenus Aozora Do Santos et Mbayibu Dama ont tous nié avoir tiré sur les militants de l'UNAFEC. L'un de ces militaires a affirmé que son arme AK-47 avait un problème, car dit-il "elle ne pouvait pas fonctionner, une douille à l'intérieur ne permettant pas à son arme de tirer, le chargeur contient toujours les 30 balles", explique t-il au tribunal.

L'autre par contre dit avoir fait face à des jeunes qui tenaient à lui ravir son arme et n'a tiré qu’une fois en l'air.

"Nous avons reçu l'appel disant qu'au niveau du pont Moïse des jeunes de l'UNAFEC sont en train de créer du désordre, renversant les biens des gens. Deux motards sont venus se plaindre qu'on leur a ravi les motos et c'est comme ça que l'adjudant a dit d'aller intervenir. En arrivant sur le lieu, nous avons trouvé des jeunes avec des armes blanches, des manchettes. La consigne est donnée par les responsables des jeunes pour m’attraper et ravir l'arme. En se défendant, il a tiré une balle par terre et d'autres (3) en l'air ", dit-il à cette occasion.

Qui a donné l'ordre de tirer et qui a également autorisé à ces jeunes de tenter de ravir l'arme au jeune militaire ? Le tribunal sera donc fixé lors de la prochaine audience fixée pour mardi prochain.

Contexte

Le 23 mars dernier, plusieurs jeunes présentés comme membres de l'UNAFEC ont été tués, selon plusieurs sources, par des commandos au pont jeté sur la rivière Naviundu reliant deux communes, à savoir celle de Kampemba et la commune annexe. Selon la société civile, ce sont les hommes arborant la tenue militaire qui ont ouvert le feu tuant ces jeunes, d'autres sont morts, toujours selon la société civile, par noyade en voulant se sauver.

Les élus provinciaux du front commun pour le Congo (FCC) ont exigé dernièrement des explications du gouvernement provincial par l'entremise de son ministre de l'intérieur et sécurité Éric Muta Ndala qui est d'ailleurs issu du parti politique union nationale des Fédéralistes du Congo (UNAFEC). Ce procès devrait établir les responsabilités des auteurs de cet incident.

José MUKENDI