L'armée congolaise confirme la mort de Fezza Mulalo alias Seguja, présenté comme troisième personnalité du groupe terroriste des Forces démocratiques alliées (ADF). Dans des communications partagées à la presse ce samedi 11 mars, le colonel FARDC Mak Hazukay, porte-parole des opérations conjointes des armées congolaise et ougandaise (FARDC-UPDF) affirme que le commandant ADF Seguja a été tué lors des affrontements vécus du 27 au 28 février dernier dans la vallée de Mwalika, en secteur de Rwenzori (Nord-Kivu).
"Mulalo Seguja est le chef de l'aile politique de l'ADF/MTM commandant du Secteur Sud/ Rwenzori- Mwalika.Il est la 3ème personnalité du groupe terroriste", note le colonel Mak Hazukay.
Dans un rapport sur les ADF datant de novembre 2018, le Groupe d’étude sur le Congo (GEC) avait publié un éventuel organigramme du mouvement qui présente Fezza Mulalo alias Seguja comme un commandant ADF important, chargé des opérations.
Il n'est pas le premier leader du mouvement d'être donné pour mort. Avant lui, des sources non recoupées ont fait écho de la mort d'Amigo Kibirije. Mais pas seulement. D’autres leaders du mouvement ont également été donnés pour morts. C’est le cas de Kayiira Mohamed, tué en février 2018 dans la vallée de Mapobu dans des affrontements avec les FARDC. Deux ans plutôt, Rashid Hood Lukwago, commandant général des ADF, avait été tué en 2016 au cours d’une opération de l’armée congolaise à Kimbau dans le territoire de Beni. Cela, une année seulement après la mort d’un autre chef ADF Kasade Karume, tué en avril 2015 lors d’une attaque d’un camp rebelle à une centaine de kilomètres de Beni, mais aussi Richard Mugisha, donné pour mort sans aucune confirmation, moins encore un détail.
Pour l’instant, ces captures et neutralisations des chefs ADF annoncées ce dernier temps ne permettent pas de présenter le mouvement comme étant affaibli. Car à la disparition d’un leader, la rébellion toute aussi discrète se réorganise et résiste.
Replié sur le territoire congolais en 1995, l’ADF allonge la liste des groupes rebelles écumant l’est du Congo. La rébellion est active à Beni (Nord-Kivu) ainsi qu’à Mambasa et Irumu (Ituri) où ses hommes continuent à commettre diverses atrocités, notamment des meurtres, des enlèvements, des incendies, des pillages et l’enrôlement d'enfants soldats.
Claude Sengenya