RDC : « aidons les déplacés de guerre du M23 », le cri d’alarme du collectif Goma actif au Festival amani

Festival Amani
Ph. ACTUALITE.CD

Dans le site du Festival amani, à l’athénée d’Ibanda, à Bukavu, plusieurs stands remplissent l’entrée. Avant de se rendre proche du podium, dans la grande cour pour le concert, une interpellation frappe aux yeux mais surtout à la conscience. Sur le stand réservé aux bénévoles du collectif dénommé “Goma actif” sont placés des messages d’appel au soutien en faveur des déplacés qui sont sous leur coordination dans la ville de Goma.

Un panier est disposé pour placer quelque chose, certains des bénévoles restent debout pour recevoir des biens en nature et d’autres brandissent des papiers avec des textes écrits en swahili et en français appelant à l’aide pour cette noble fin. Sur un papier, il est écrit : "Il y a une très grande joie quand on partage avec les autres. Et sur un autre : Aidons les déplacés de guerre du M23. Comme tout message, cela passe chez les uns pas chez les autres, quoi qu’il en soit, la lutte s’arrêtera quand la guerre s’arrêtera.

Goma actif est un collectif de jeunes de la capitale du Nord-Kivu qui se sont réunis avec l’idée de répondre aux besoins de la population, principalement les déplacés, victimes de la situation sécuritaire angoissante dans cette partie du pays. Ils ont commencé leurs actions depuis 2020 pendant la pandémie de Covid-19. Actuellement, ça fait 100 jours qu’ils sont, tous les jours, avec les déplacés dans le site de Kamuchanga à Kanyaruchinya, à proximité de Goma.

A

Parmi les déplacés, il y a des enfants et des personnes vulnérables. Plus de 20 000 déplacés sont comptés, à ce jour, dans ce site dont environ 1.500 enfants. Les 250 bénévoles du collectif se départagent pour encadrer les enfants par rapport à des sujets divers dont l’histoire de la RDC ou encore la santé sexuelle pour les adolescents.

« On a besoin de la paix. Nous lançons ce message à tous ceux qui peuvent faire à ce que cette guerre qui nous a été imposée s’arrête. Nous sommes au site des déplacés tous les jours, et ça coûte beaucoup. Mais c’est par amour qu’on le fait », a dit, à ACTUALITÉ.CD, Clarice Butsapu, une bénévole de Goma actif.

Dans le stand de ce collectif, sont également placées des photos, une panoplie, expliquant leurs activités qu’ils font depuis 100 jours. Ils profitent du fait que le festival se tienne à Bukavu pour appeler aussi ceux de cette ville et plus largement de la province du Sud-Kivu à contribuer à cette action, vu que Bukavu n’est pas directement impacté par ce qui se passe à Goma. En tant que Congolais, ils peuvent aussi donner quelque chose pour les déplacés, nous dit une bénévole.

Emmanuel Kuzamba, à Bukavu