Le secrétariat exécutif de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC) est agacé par l’expulsion le 30 janvier 2023 de trois officiers rwandais déployés dans le cadre du commandement de la force régionale de cette organisation sous-régionale. Il rappelle que ce déploiement avait été décidé le 7 novembre Sharm El Sheik en Égypte par les Chefs d’Etat de la région en marge de la COP 27.
« Vous pouvez également vous rappeler que le 8 septembre 2022, la RDC a conclu un accord sur le statut des forces (SoFA) avec la Communauté d'Afrique de l'Est concernant le déploiement de la Force régionale de la Communauté d'Afrique de l'Est (EACRF) dans l'Est de la RDC », souligne Peter Mutuku Mathuki, secrétaire exécutif de cette organisation qui rappelle que le personnel de cette force bénéficient « des privilèges et immunités spécifiés dans l'Accord et le Protocole de l’EAC sur la coopération en matière de défense ».
Le Secrétariat Exécutif souhaite «demander des éclaircissements supplémentaires et urgents » sur la décision ci-dessus.
Le Général-Major Sylvain Ekenge Bomusa Efomi, porte-parole de l’Armée, avait déjà donné les raisons de la partie congolaise. « Pour des raisons sécuritaires, la République Démocratique du Congo a enjoint le Commandant de la Force Régionale des Etats de l'Afrique de l'Est de rapatrier dans leur pays les officiers rwandais membres du Quartier Général de la Force basés à Goma ».
La veille, les Forces Armées de la RDC (FARDC) avaient fait état, la veille de cette décision, des renseignements rapportant « la présence aujourd'hui dans le Masisi d'un corps expéditionnaire des forces spéciales de l'armée rwandaise chargé de commettre un autre massacre ciblé contre des Tutsis congolais afin d'attribuer ces actes ignobles aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo et de trouver un alibi convaincant pour justifier devant l'opinion internationale la présence des troupes d'agression rwandaises en RDC ».
Vendredi dernier, après la prise de Kitshanga, Félix Tshisekedi avait, de son côté, assuré en conseil des ministres que « toutes les mesures avaient été prises pour barrer la route au Rwanda et au groupe terroriste du M23 ».
Les relations entre Kinshasa et Kigali sont davantage tendues ces dernières semaines. Un avion militaire congolais a été d’ailleurs visé et touché par un tir revendiqué par les autorités rwandaises qui accusaient le Sukhoi de violer son espace aérien. Le M23, soutenu par Kigali, a repris son offensive sur plusieurs axes combattant les FARDC, les milices locales et les Nyatura. La force régionale de l’EAC ne se bat pas non plus se contentant de privilégier la voie du dialogue. Les échanges diplomatiques sont également au point mort. La dernière rencontre prévue à Doha entre les autorités rwandaises et congolaises ne s’est pas n’ont plus déroulée. Les processus de Nairobi et de Luanda n’avancent pas non plus et l’exécution de la feuille de route censée organiser le retrait du M23 et normaliser les relations entre le Rwanda et la RDC est au point mort.