Crise en  RDC : existe-t-il une différence entre « réfugié » et « déplacé »

Des déplacés vident le site de Kanyaruchinya pour se diriger vers Goma
Des déplacés vident le site de Kanyaruchinya pour se diriger vers Goma

Avec de nombreux événements survenus en RDC, tels que les guerres ayant entraîné des tueries dans l’Est, les massacres à Yumbi, l’éruption du volcan Nyiragongo, très souvent les termes réfugiés et déplacés sont couramment employés. Ces concepts sont parfois confondus à tel point que l’on emploie à tort l’un à la place de l’autre, et inversement. C’est pourquoi dans les lignes qui suivent, ACTUALITE.CD essaye d’expliquer ces deux notions juridiques tout en présentant les points qui les distinguent.

Inspiré de la Convention de Genève du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés, le lexique des termes juridiques définit le terme « réfugié » comme une « Personne qui, craignant d’être persécutée du fait de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et ne peut ou ne veut pas se réclamer de la protection de ce pays » (Lexique des termes juridiques, Dalloz, 22ème édition, 2014-2015, p.841). Quant au déplacé, il s’agit de « l’individu qui a fui sa zone d’habitation ou de résidence à cause d’une calamité naturelle ou d’un conflit. Lorsque cette personne se retrouve à l’intérieur des frontières nationales, elle est appelée déplacée interne. Lorsqu’elle se retrouve en dehors des frontières nationales, elle est déplacée externe » (Eddy MWANZO IDIN’AMINYE, Notes de Droit internationale privé, UPC, L2 Droit, 2017-2018).

Le déplacé peut se retrouver aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays alors que le réfugié se trouve hors du pays dont il a la nationalité; le déplacé peut acquérir le statut de réfugié s’il remplit les conditions requises. Un réfugié quitte son pays par crainte d'être persécuté pour des raisons sociales et politiques alors qu'un déplacé quitte son pays d'origine à cause de calamité ou de conflit.

BLAISE BAÏSE, DESK JUSTICE