Le calme est de retour ce mercredi 18 janvier à Goma (Nord-Kivu), après quelques heures d'altérations dans l’avant-midi entre la police et les manifestants qui protestent contre l’arrivée annoncée des troupes sud-soudanaises et la présence de la force régionale de l'EAC dans l'Est du pays. Malgré l'interdiction de la manifestation la veille par le maire policier de Goma, le commissaire supérieur principal Kabeya Makosa François, plusieurs dizaines de manifestants ont bravé la peur et se sont déversés sur les rues de la ville pour protester contre l'occupation, jusqu'à maintenant, de plusieurs localités des territoires de Rutshuru et de Nyiragongo par les rebelles du M23.
« Nous avons manifesté mais la police est vite intervenue pour nous disperser. Les kényans, les sud soudanais ne vont rien nous apporter. Nous devons nous prendre en charge. Nous sommes confiants en nos FARDC et en notre police. Nous allons annoncer incessamment d’autres actions à mener pour contraindre cette force de l'EAC à partir et à notre gouvernement de s’assumer » a dit Jacques Sinzahera du mouvement Amka Congo.
Les manifestations ont été signalées, notamment, à Virunga, Mutinga, centre ville et entrée président où la police a usé des gaz lacrymogènes et des tirs de sommation pour disperser les manifestants.
Certains manifestants ont été interpellés et au moins trois journalistes blessés alors qu’ils couvraient la manifestation.
« La Police a décidé de s'en prendre à nous à plusieurs reprises. D'abord au centre-ville, après une première dispersion des manifestants, le commissaire provincial de la Police nous a ordonné de monter dans les jeeps mais nous avons fait bloc et nous avons fui, ensuite au gouvernorat, un détachement de la Police a décidé de nous pourchasser dans une avenue. Ils ont tiré des gaz lacrymogènes et dans notre fuite, plusieurs confrères ont été blessés et deux autres interpellés », renseigne Glody Murhabazi journaliste correspondant du Média en ligne 7 sur 7
Le calme règne dans la ville comme dans ses périphéries. Les activités socioéconomiques ont repris et la circulation redevient fluide.
Les rebelles du M23 avaient jusqu'à dimanche 15 janvier pour libérer les zones qu'ils occupent dans le territoire de Rutshuru et de Nyiragongo. Certains habitants de Kiwanja et de Nyamilima confirment avoir observé les mouvements de ces rebelles sans savoir exactement leur destination. Sur l'axe Bwito par contre, aucun mouvement de ces rebelles n'a été constaté mais plutôt le renforcement de leurs positions.
Jonathan Kombiet Yvonne Kapinga