Attentat à Kasindi : Cette attaque doit entraîner une réaction forte de l’Etat, selon Mukwege qui appelle la Nation toute entière à se lever 

Attentat à la 8e CEPAC/Kasindi
Attentat à la 8e CEPAC/Kasindi

L'attentat terroriste à la bombe perpétré à Kasindi (territoire de Beni) où les fidèles de l'ECC/8e CEPAC se réunissaient pour l'office du baptême continue à faire réagir les acteurs socio-politiques congolais. À en croire le Docteur Dénis Mukwege, ce massacre constitue sans aucun doute un crime de guerre. Il a invité les autorités à une réaction rapide à la hauteur du crime.

"Ce massacre ayant entraîné un bilan humain lourd et des blessés graves vise à terroriser la population et constitue sans aucun doute un crime de guerre. Nous condamnons fermement cette attaque qui ne peut en aucun cas passer comme un simple fait divers et doit entraîner une réaction forte de l’Etat pour que chacun puisse exercer sa foi dans la tranquillité", a dit le Docteur Dénis Mukwege dans un communiqué rendu public lundi 16 janvier 2023.

Il a appelé à la mobilisation générale afin de mettre fin aux tueries et à l'insécurité dans la partie Est de la République.

"Le mode opératoire de cet attentat ignoble perpétré en ayant recours à un engin explosif improvisé laisse à penser qu’il s’agit d’une attaque des extrémistes des ADF affiliés à l’Etat islamique qui terrorisent les habitants du territoire de Beni depuis 2014…Nous ne pouvons continuer à accepter ces drames humains sans réagir. La Nation entière doit se lever pour exiger le retour de la sécurité dans les provinces en conflit et mettre fin à la culture de l’impunité qui alimente la répétition des atrocités contre les populations civiles", a-t-il recommandé

Au moins dix personnes ont été tuées et 39 blessées dimanche dans un attentat à la bombe dans une église du nord-est de la République démocratique du Congo (RDC), attribué par les autorités à un groupe armé affilié à l'Etat islamique. Cet "acte terroriste" s'est produit dans une église pentecôtiste (protestante évangélique) de Kasindi, ville frontalière avec l'Ouganda de la province congolaise du Nord-Kivu, a expliqué le porte-parole de l'armée de RDC, Antony Mualushayi.

Il a fait état de 10 morts et 39 blessés et de l'arrestation d'un suspect de nationalité kényane, précisant que des enquêtes étaient en cours.

Les alentours de ce poste-frontière important entre l'Ouganda et la RDC sont marqués par plusieurs attaques des combattants ADF particulièrement sur la route Beni-Kasindi. Ce mouvement est suspecté étant donné qu’il s’est illustré ces derniers mois par ce modus operandi. 

Selon le groupe d’experts des Nations unies sur la RDC, au cours de l’année dernière, plusieurs attentats à l'engin explosif improvisé ont confirmé que les ADF avaient opté pour des opérations plus visibles et plus meurtrières en utilisant notamment des attentats-suicides, en s’appuyant sur un réseau et des cellules opérationnelles bien établis

Clément MUAMBA