Willy Ngoma, un des porte-parole du M23, a tenu un meeting ce mercredi à Rutshuru-centre. Il a lancé un message à Uhuru Kenyatta et Joao Lourenco en réitérant leur « volonté » de se désengager conformément à leur communiqué de mardi.
« Les gens ont lu le titre de notre message, mais ils ne sont pas allés jusqu’au bout. Nous sommes prêts à entamer le désengagement. Même moi-même j’ai déjà rassemblé mes affaires. Nous sommes prêts, qu’on nous dise si nous irons où et pour faire quoi? Nous sommes prêts. Cependant, nous allons laisser ces territoires entre les mains des FDLR pour qu’ils viennent tuer nos frères », a t-il dit.
Et d’ajouter:
« Nous sommes prêts à partir. Cependant, il faut qu’on écoute. Nous en appelons au facilitateur. Quand deux personnes se battent, tu ne peux pas prêter l’oreille qu’à un seul quand. Il faut avoir les deux sons de cloche. Nous lançons ce message à Uhuru Kenyatta et au président angolais. Ils doivent nous écouter, même si nous n’étions pas à Nairobi. Nous voulons la paix, mais le gouvernement ne veut pas dialoguer avec nous. Si nous quittons ici nous allons dialoguer avec qui », s’est-il interrogé.
Pourtant, le mini-sommet de Luanda avait déjà fixé les modalités et un calendrier du processus de désescalade. Les dirigeants de la sous-région dont les congolais, les burundais, les angolais et les rwandais avaient décidé d'un cessez-le-feu le 25 novembre. Cette mesure devrait être suivie deux jours plus tard d'un retrait du M23 des zones conquises. Faute de quoi, la force régionale est-africaine en cours de déploiement dans le Nord-Kivu interviendrait pour déloger les rebelles.
Ce meeting intervient à une semaine après le massacre de Kishishe et deux jours après l’appel du secrétaire d’Etat américain à Paul Kagame lui demandant d’arrêter de soutenir ce mouvementa que Kinshasa qualifie de terroriste.
Sur le terrain, des combats entre ce groupe et l'armée étaient signalés mardi à Bwiza, à quelque 40 km au nord de Goma.