Kinshasa : une tête d’érosion en progression à Mikondo, la population lance un cri d’alarme

Une tête d'érosion sur l'avenue Ebengo au quartier Mikondo/Kimbanseke
Illustration. Une tête d'érosion sur l'avenue Ebengo au quartier Mikondo/Kimbanseke

Situé dans la commune de Kimbanseke (Kinshasa), à quelques 200 mètres de l’aéroport international de N’djili, le quartier Mikondo fait face depuis plusieurs années à la progression d'une tête d’érosion entre les avenues Waya-waya, Ebengo et Ilebo. Selon les habitants de ce coin de la capitale, cette érosion date de 2013. Elle s’est aggravée avec les multiples pluies diluviennes et l’inefficacité du moyen mis sur pied pour canaliser les eaux de pluie vers la rivière Tshwenge. 

L’érosion a réussi à couper les trois avenues, emportant des parcelles, des résidences et plusieurs autres services abrités qu’abrite ce quartier. Une bonne partie de la population de cette contrée vit le calvaire. Les pluies ne sont plus les bienvenues. Pour eux, la pluie ressemble au mauvais temps. « En réalité, vivre dans ce quartier, c’est comme vivre en enfer », déclare un habitant.

Ils sont obligés de planter des bambous assortis des sacs remplis de sable pour soutenir les parcelles.

« Nous souffrons surtout pendant cette période de pluie. Il nous faut rester vigilant surtout la nuit afin de surveiller les parcelles quand il pleut pour ne pas risquer la vie en étant à l'intérieur de la maison. Personne ne s'y intéresse. Nous voyons juste des gens venir inspecter et ne reviennent jamais », a dit une autre habitante du quartier.

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Le chef du quartier Mikondo, Bernard Mata dit être au courant de cette situation mais fait savoir qu’il reste plutôt en attente de ses rapports de la part des autorités provinciales. « Nous avons fait des rapports à plusieurs reprises et nous attendons juste la réaction des autorités car à notre niveau, nous n'avons pas les moyens adéquats », a-t-il confié à ACTUALITE.CD, soulignant aussi que le quartier reste menacé par plusieurs autres têtes d'érosion.

Ce cri d'alarme de la population intervient après la descente de quelques hommes se présentant comme des députés nationaux. La descente a été faite, témoignent les habitants, mais il n’y a jamais eu de suite favorable. « Nous pensons que ce cri d'alarme sera entendu mais le plutôt serait le mieux. Il ne faut pas qu'ils attendent seulement le moment de la campagne électorale car nous en avons vraiment marre », note un habitant de l’avenue Ebengo résidant dans l’une des parcelles menacées par cette tête d’érosion. 

Jonathan Kisa