RDC-M23: ces enfants innocents réduits à l’errance, l’insupportable exode - Photoreportage

Des déplacés du territoire de Rutshuru. Ph. ACTUALITE.CD/Moses Sawasawa
Des déplacés du territoire de Rutshuru. Ph. ACTUALITE.CD/Moses Sawasawa

De petits pieds innocents arpentent les dangereuses routes du territoire de Rutshuru. Le dos croulant sous le poids de ce qui pouvait encore être transporté, parfois ils courent, parfois non. Certains sont accompagnés, d’autres non. Ces enfants espéraient sans doute ne pas connaître ce que leurs aînés et parents avaient vécu en 2012 lorsque les combattants du M23 soutenus par le Rwanda s’étaient emparés de Bunagana et de de Rutshuru. Des années plus tard, c’est le même tableau, le même cauchemar. 

Selon l’Unicef, On estime qu'en une semaine, environ 40 000 personnes ont été déplacées dans le territoire de Rutshuru, dont environ 6 500 auraient fui en Ouganda. Toujours d’après l’agence onusienne, ces chiffres s'ajoutent aux quelque 200 000 personnes qui ont été déplacées l'année dernière, avant la dernière flambée de violence.

« Les derniers combats ont un impact dévastateur sur les enfants et leurs familles (…). Ils ont été forcés de fuir leurs maisons avec seulement leurs possessions les plus essentielles. Alors que certaines personnes déplacées peuvent vivre avec des membres de leur famille, des milliers de personnes se sont retrouvées sans abri », a déclaré Jean Metenier, responsable du bureau de l'UNICEF à Goma.

ACTUALITE.CD vous propose ce photo-reportage sur la route de l’espoir. Notre photoreporter s’est rendu à Kibumba, à environ 20 km au Nord de Goma, samedi 29 octobre.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indiquait le 27 octobre que la poursuite des combats continuait d'entraîner des mouvements de population et autres violations des droits humains dans les localités telles Rubare, Kalengera, Kako, Rangira et Ntamugenga, toujours dans le Territoire de Rutshuru.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indiquait le 27 octobre que la poursuite des combats continuait d'entraîner des mouvements de population et autres violations des droits humains dans les localités telles Rubare, Kalengera, Kako, Rangira et Ntamugenga, toujours dans le Territoire de Rutshuru.
Depuis la reprise des affrontements, près de 40 000 personnes seraient nouvellement déplacées dans le territoire de Rutshuru ; au moins 12 000 autre personnes ont traversé la frontière pour l’Ouganda.
Depuis la reprise des affrontements, près de 40 000 personnes seraient nouvellement déplacées dans le territoire de Rutshuru ; au moins 12 000 autre personnes ont traversé la frontière pour l’Ouganda.
Depuis la reprise des affrontements, près de 40 000 personnes seraient nouvellement déplacées dans le territoire de Rutshuru ; au moins 12 000 autre personnes ont traversé la frontière pour l’Ouganda
Parmi les défis, il y a la protection des civils. L’accès est fortement entravé entre la ville de Rutshuru et Goma, empêchant les opérations humanitaires, notamment l'acheminement de l'aide, dans les régions de Rutshuru et Kiwanja.
Jusqu'aux affrontements de la semaine dernière, les violences entre l'armée congolaise et les M23 ont causé le déplacement d’au moins 186 000 personnes. Au moins 24 sites spontanés ont été créés dans le territoire de Nyiragongo depuis mars 2022, pour héberger près de 22 000 personnes déplacées
Jusqu'aux affrontements de la semaine dernière, les violences entre l'armée congolaise et les M23 ont causé le déplacement d’au moins 186 000 personnes. Au moins 24 sites spontanés ont été créés dans le territoire de Nyiragongo depuis mars 2022, pour héberger près de 22 000 personnes déplacées
A Kanyaruchinya, à la périphérie de Goma, des familles y arrivaient durant la journée du 27 octobre, a pu constater une équipe d’organisations humanitaires en visite pour s’imprégner de la situation. Au moins 1 500 personnes seraient arrivées de Rutshuru depuis le 21 octobre, explique OCHA.
A Kanyaruchinya, à la périphérie de Goma, des familles y arrivaient durant la journée du 27 octobre, a pu constater une équipe d’organisations humanitaires en visite pour s’imprégner de la situation. Au moins 1 500 personnes seraient arrivées de Rutshuru depuis le 21 octobre, explique OCHA.
Le gouvernement a décidé samedi d’envoyer, en toute urgence, une mission humanitaire pour porter une assistance aux populations déplacées à la suite des attaques du M23.
Le gouvernement a décidé samedi d’envoyer, en toute urgence, une mission humanitaire pour porter une assistance aux populations déplacées à la suite des attaques du M23.
Les besoins restent élevés dans tous les secteurs, notamment en vivres, abris, santé et eau, hygiène et assainissement, etc.
Les besoins restent élevés dans tous les secteurs, notamment en vivres, abris, santé et eau, hygiène et assainissement, etc.
Selon le Général Benoit Olivier Chavanat, commandant adjoint de la force de la MONUSCO, les casques bleus patrouillent également le long de la RN2 afin de rétablir la liberté de circulation pour les besoins humanitaires depuis Goma jusqu’à Rutshuru. Elle accueille également les populations civiles vulnérables au sein et aux abords de ses bases. 
Selon le Général Benoit Olivier Chavanat, commandant adjoint de la force de la MONUSCO, les casques bleus patrouillent également le long de la RN2 afin de rétablir la liberté de circulation pour les besoins humanitaires depuis Goma jusqu’à Rutshuru. Elle accueille également les populations civiles vulnérables au sein et aux abords de ses bases. 

Photos: Moses Sawasawa photographe basé à Goma.