RDC-M23 : pour Franck Diongo, la solution diplomatique passe par l’implication sincère et directe des États-Unis

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Franck Diongo/Ph. ACTUALITE.CD

Le leader du Mouvement Lumumbiste Progressiste (MLP), Franck Diongo, est largement revenu sur la situation qui prévaut dans l’Est de la RDC, vendredi 28 octobre dans une conférence de presse, au siège de son parti. Selon lui, la solution diplomatique actuelle démontre ses limites et la meilleure demanderait une implication “sincère et directe” des États-Unis d’Amérique.

« Le MLP, nous proposons comme solution diplomatique, l’implication sincère et directe des États-Unis. Si on ne le fait pas, ils vont nous laisser dans leur politique étrangère de laisser-faire. On va s’entretuer et eux vont constater les morceaux », a-t-il dit.

Pourtant mercredi dernier, Robert Wood, Représentant alternatif pour les Affaires politiques spéciales au sein de la Mission des États-Unis auprès des Nations unies, a pris la parole au cours d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la région des Grands Lacs. Il a évoqué la résurgence du M23 et le rôle du Rwanda, à qui il a demandé ouvertement d'arrêter de soutenir ce groupe rebelle.

Pour Franck Diongo, cette déclaration est insignifiante, il faut des actions concrètes de leur part. Et aux Congolais de prendre conscience de la réalité du danger de la situation que le pays traverse. Pour sortir de ce qu’il qualifie d’absurdité diplomatique, il propose soit l’implication directe et sincère des États-Unis d’Amérique, si tel n’est pas le cas, leur tourner le dos et s’allier avec la Russie.

Soulevant sa casquette de chercheur sur la question congolaise, il a proposé un plan de sortie de crise du pays face aux drames que vivent les Congolais dans la partie Est de la RDC. Diplomatiquement, il a également invité les Congolais à rejeter l’appartenance de la RDC à la communauté des États d’Afrique de l’Est.

Le président du MLP a fait remarquer que dans l’histoire politique de la RDC, aucun Président n’a amené le pays à intégrer la communauté des pays de l’Afrique de l’Est. Pour lui, le Soudan, le Rwanda et le Burundi veulent démembrer la RDC pour avoir un espace d’influence.

« C’est une faute grave de faire appartenir le Congo à la communauté des pays de l’Afrique de l’Est. Ces pays nous ont toujours agressés. Je demande au peuple congolais de rejeter cette appartenance parce que c’est contre l’intérêt du pays, c’est contre l’intérêt national. L’accord de Nairobi n’a pas désigné le Rwanda comme agresseur mais notre Président a signé. Cet accord humilie le peuple congolais et notre armée », a dit Franck Diongo.

Il s’est également basé sur le vote de certains pays voisins directs ou indirects de la RDC aux Nations unies, sur la condamnation de la Russie pour l’invasion de l’Ukraine. Plusieurs États de la sous-région se sont abstenus. Disant par là que ces pays sont dangereux. « Soit, ils veulent préserver leurs relations avec la Russie, soit ils ne respectent pas le principe d’intangibilité des frontières. Ils vont soutenir la balkanisation du Congo », a ajouté Franck Diongo.

Kinshasa attend beaucoup de la communauté internationale en général et du conseil de sécurité des Nations-unies en particulier. S’adressant à l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre dernier, le Président de la République, Félix Tshisekedi avait décliné les attentes de son pays à savoir : rendre effectifs le retrait immédiat du M23 des localités occupées, le retour des déplacés congolais de ces localités à leurs domiciles et la cessation sans condition du soutien de l’armée rwandaise à ce groupe terroriste.

C’est selon l’esprit et la lettre de la feuille de route de Luanda convenue entre la RDC et le Rwanda, ainsi que des déclarations successives du Conseil de sécurité de l’ONU, du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA, de la Communauté d’Afrique de l’Est, CAE, et de la Communauté pour le Développement de l’Afrique australe, SADC.

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