RDC: 7 morts, des disparus et deux structures sanitaires attaquées lors d'une incursion des ADF à Maboya sur l'axe Butembo-Beni

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Au moins sept (7) personnes tuées, de nombreux civils portés disparus et deux structures sanitaires attaquées dont l'une pillée puis incendiée lors de l'incursion des assaillants assimilés aux rebelles ADF la nuit du mercredi à ce jeudi 20 octobre à Maboya, localité située à près de 20 kilomètres au nord de Butembo, sur l'axe Butembo-Beni (Nord-Kivu).

Le commandant local de la Police, qui confirme l'attaque à ACTUALITE.CD, précise que l'ennemi a fait incursion dans ce village au tour de 2 heures locales, défiant les forces de défense et de sécurité, "pour attaquer les civils, les maisons de commerce et les centres de santé".

« Le dégât est énorme. On continue à faire le bilan », a indiqué, à ACTUALITE.CD, le major John Bakole Makonda (10 heures).

Albert Tavulya, administrateur gestionnaire de la zone de santé de Kalunguta dans lequel se trouve l'air de santé de Maboya confirme à ACTUALITE.CD qu’un malade tué après attaque de ces centres de santé et quelques personnels soignants manquent à l'appel.

« Je reviens de Maboya. C'est grave. Ils sont arrivés au tour de 1 heure, ils ont pillé le centre de santé de référence de Maboya avant de l'incendier. Vraiment le centre est par terre. Avant l'incendie, ils ont pillé les médicaments. Côté humain, un malade a été retrouvé calciné et un médecin manque à l'appel, notamment une révérende sœur catholique de la congrégation des petites sœurs de la présentation du diocèse de Butembo-Beni, qui gèrent le centre de santé incendié, d'une capacité de 65 lits. Vraiment le centre est par terre. A leur retour, ils ont également attaqué un autre centre hospitalier protestant de la CBCA où ils ont également pillé les médicaments. On continue à faire le décompte », indique, à ACTUALITE.CD, l'Agis Albert Tavulya.

Un journaliste présent à Maboya avance, à ACTUALITE.CD, un décompte d'au moins 7 morts dont un malade tué sur son lit de l'hôpital au Centre de santé de référence de Maboya, et un médecin retrouvé calcinée dans sa chambre, notamment la révérende sœur du centre de santé de Maboya qui manquait à l'appel.

« Ils seraient venus se ravitailler en médicaments dans les centres de santé attaqués et ils ont également pillé huit maisons de commerce », note le journaliste qui a requis l'anonymat.

Le centre de santé de référence de Maboya, qui a été incendié était géré par les sœurs catholiques des petites sœurs de la présentation (PSP), une congrégation du diocèse de Butembo-Beni créée par l'ancien évêque assomptionniste Mgr Henri Pierard dont la congrégation commémorait mercredi 19 octobre dernier le dixième anniversaire de la disparition de trois prêtres catholiques enlevés en octobre 2012 par des présumés ADF à Mbau, à plus de 50 km à Maboya, sur l'axe Beni-Oicha et qui n'ont jamais été retrouvé.

L'attaque de Maboya est la première du genre enregistrée dans ce village réputé pour la culture et la commercialisation des ananas. Mais il y a deux ans environ, ces rebelles avaient attaqué Kalunguta, village situé à 5 kilomètres de Maboya et qui accueille un important camp de cantonnement des miliciens mai-mai de l'UPLC en attente de la démobilisation. Sur place, ils avaient incendié des véhicules et tué des passagers et des civils avant de se retirer.

Claude Sengenya