“Le mystère de la terre bleue”, la bande dessinée qui interpelle sur l’exploitation du cobalt en RDC

Le mystère de la Terre bleue
Ph. ACTUALITE.CD

Le deuxième numéro de la bande dessinée dénommée “Le mystère de la terre bleue” a fait son apparition. Il a été présenté la semaine dernière à Kinshasa. L’ouvrage se concentre comme au premier numéro à passer un message autour du cobalt de la RDC. Les scènes se déroulent dans les villes où ce minerai se retrouve en RDC, Likasi et Kolwezi.

Cette bande dessinée de trente-sept (37) pages de Roger Beley pour le scénario et Albert Luba pour les dessins. Elle a pris à ses auteurs 7 mois d’écriture, elle dénonce en gros l’exploitation illicite du cobalt, l’exploitation des enfants dans les mines, les conditions des mineurs, et bien d’autres réalités autour de ce fait.

Les auteurs affirment avoir été sur place dans la partie sud-est de la RDC, où ils ont vécu quelques réalités fracassantes. A travers la fiction, la bande dessinée montre comment ce minerai est exploité par les étrangers sur le sol congolais, dénonce des magouilles de tout ce qui se passe autour de l’exploitation du cobalt.

Ce métal de couleur bleue profonde est notamment très sollicité dans le monde pour la fabrication des batteries électriques et aimants supraconducteurs. Sa réserve est actuellement en baisse alors que la demande ne cesse d’accroître.

« La majorité des Congolais sont assis sur cette matière première mais ils  ignorent qu’elle peut résoudre la bonne partie des problèmes liés à la pauvreté », a déploré Roger Beley, après la présentation de la bande dessinée.

“Le mystère de la terre bleue”, édité avec le concours de la fondation allemande Friedrich Ebert Stiftung, est en distribution gratuite. L’objectif étant de vouloir atteindre un grand nombre de gens à sensibiliser sur le sujet. Une campagne est même prévue dans quelques provinces du pays pour atteindre surtout les populations des villes directement concernées Kolwezi, et Likasi.

Selon le prof Hilaire Mbiye, expert de la bande dessinée et qui a fait une sorte de restitution lors de la présentation, cette œuvre est une BD éducative. D’autant plus qu’elle est utilisée pour transmettre le savoir ou les conséquences, elle est financée par une organisation, elle est distribuée gratuitement.

« Les lecteurs se rendront compte que l’univers dans lequel les auteurs les transportent correspond à celui du Katanga où les Chinois se battent pour l’exploitation de minerai congolais », a-t-il ajouté.

Dans l’histoire, les personnages sont notamment transportés dans les boîtes de nuit de Lubumbashi et il y a une référence à la langue locale qui est le Swahili. La BD dénonce aussi la complicité des Congolais qui élisent des renégats, des corrompus et des traîtres. Les auteurs mettent les personnages dans les conditions où ils vivent ce qui est dénoncé.

Emmanuel Kuzamba