Traite des personnes en RDC : l'APLTP sensibilise les prestataires des cliniques juridiques et défenseurs de droits de l’Homme sur les mécanismes de référencement et protection des victimes

L'Agence pour la Prévention et la Lutte contre la Traite des Personnes (APLTP) en collaboration avec l'OIM, a organisé, vendredi 02 septembre à Kinshasa, un atelier de sensibilisation et de mobilisation des prestataires des cliniques juridiques et défenseurs de droits de l’Homme sur les mécanismes de référencement et protection des victimes de la traite des personnes en RDC.

L'objectif global de cet atelier était de contribuer à l’amélioration des vies des victimes de traite par protection et de l’aide en vue de garantir leur liberté et la possibilité d'une nouvelle vie. 

Dans sa communication, Dr. Ely Thelot Fils-lien, sociologue et conseiller technique de l'OIM en matière de la traite des personnes a expliqué la nécessité de renforcer les capacités des Prestataires des cliniques juridiques et Défenseurs de droits de l’Homme. Il les a également de la disponibilité de l'OIM à les accompagner financièrement, à travers l'USAID, pour bien mener cette lutte. 

"Il s'agit pour nous de renforcer les capacités des défenseurs des droits humains qui sont en contact avec les groupes de plus vulnérables qui sont victimes des violations de leurs droits. Voilà pourquoi il faut former ces défenseurs juridiques à savoir accompagner et encadrer en les apportant une assistance juridique et judiciaire. Les victimes de traite des personnes ont des particularités à connaître notamment les actes, les moyens et les finalités qui sont utilisés pour les atteindre. On les a également expliqué l'existence d'un mécanisme de référencement et des ressources financières disponibles à l'OIM à l'aide de l'USAID qui sont destinées à des victimes de traite des personnes surtout en ce qui concerne leurs accès à la justice", a-t-il expliqué. 

Il a fait savoir que la RDC enregistre plusieurs cas ayant trait à la traite des personnes. Certains passent inaperçus à défaut des connaissances en la matière.

"En RDC, il y a beaucoup de cas de traite des personnes qui sont identifiés et plusieurs autres cas non-identifiés faute de connaissance en la matière. Il y a notamment le cas d'exploitation sexuelle ou de prostitution forcée qui sont beaucoup en RDC. Il y a également plusieurs cas de mendicité forcée, travail forcé, mariage forcé, l'enrôlement des enfants dans les groupes armés", a-t-il ajouté.

Le gouvernement congolais s'est engagé pour réduire l'impact de ces fléaux afin de permettre au pays de mieux s'aligner dans le classement à l'échelle mondiale dans la lutte contre la traite des personnes.

Par ailleurs, Mme. Sylvie Ntumba, responsable de sensibilisation à l'APLTP a martelé sur la nécessité du mécanisme de référencement de la victime de la traite des personnes en RDC.

"Ce mécanisme sert à ce que chaque acteur qui intervient dans la prise en charge de la victime puisse connaître ses rôles et responsabilités. Ce document détermine avec précision les rôles de chaque acteur qui intervient auprès de la victime de la traite. Nous continuons à sensibiliser les corps. Aujourd'hui nous sommes avec le bureau de consultation gratuite et les cliniques juridiques pour leur rappeler les rôles et responsabilités qu'ils ont en face de la victime de la traite", a-t-elle déclaré. 

Elle a mis en évidence les efforts que mènent l'APLTP et ses partenaires l'OIM et l'USAID dans la sensibilisation pour la lutte contre la traite des personnes.

"Avant c'était une situation méconnue mais actuellement à travers la sensibilisation de l'APLTP appuyée par ses partenaires OIM et USAID, cette violation des droits humains est expliquée à la population", a-t-elle conclu.

Notons que la République démocratique du Congo (RDC) est classée 60ème sur 60 pays par l’Indice « Out of the Shadows » sur la réponse aux abus et à l’exploitation sexuels des enfants, avec un score de 26,43. Le pays est en bas du classement derrière le Burkina Faso (28,6) et le Pakistan (28,6).

Parmi des nombrables causes à la base de la traite des personnes dans le monde en RDC en particulier, il y a la pauvreté, la forte population de migrants congolais en déplacement pour les conflits armées, ethniques et autres...

Jordan MAYENIKINI